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Disparition forcée de Thaddée Nduwimana alias Kagabo

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DECLARATION DU FOCODE n° 011/2018

 

« Les autorités burundaises doivent faire la lumière sur la disparition forcée de Monsieur Thaddée NDUWIMANA alias KAGABO, introuvable depuis son arrestation par des miliciens Imbonerakure à Ngozi le 31 mai 2018 ».

Burundi : les disparitions forcées continuent !

Dans le cadre de sa « Campagne NDONDEZA contre les disparitions forcées au Burundi », le FOCODE a recueilli des informations et des témoignages sur la disparition forcée de Monsieur Thaddée NDUWIMANA alias KAGABO, chauffeur burundais résidant au Rwanda, introuvable depuis son arrestation par des miliciens Imbonerakure le 31 mai 2018 à Vyegwa en commune et province Ngozi, deux semaines seulement après son retour au Burundi. Selon les informations obtenues par la Campagne NDONDEZA, la victime aurait été remise pour interrogatoire au chef provincial du SNR à Ngozi. La Campagne NDONDEZA craint que Monsieur NDUWIMANA ait été exécuté au regard de la justification fournie plus tard par les miliciens qui l’avaient arrêté : « nous l’avons renvoyé au Rwanda ».

Le caractère particulier de ce dossier traité par la Campagne NDONDEZA est qu’il met en lumière les suspicions et les menaces qui pèsent parfois sur des personnes qui décident de retourner au Burundi après avoir séjourné longtemps au Rwanda ou dans d’autres pays. Chauffeur dans une compagnie de transport en commun dont des bus qui reliaient le Burundi et le Rwanda, Thaddée NDUWIMANA avait décidé de s’installer au Rwanda peu avant le début de la crise de 2015 selon ses proches. Il n’avait pas le statut de réfugié au Rwanda, ce qui lui permettait de se rendre de temps en temps au Burundi. Projetant de réfectionner et de vendre sa maison construite dans un village de paix à Vyerwa en commune et province de Ngozi, il a été arrêté alors qu’il commençait à en faire démolir les murs. Il aurait été soupçonné d’être un espion du Rwanda. Ceux qui l’ont arrêté l’ont comparé au Général Godefroid NIYOMBARE, auteur du putsch manqué du 13 mai 2015.

Bien plus, ce dossier souligne encore une fois le rôle et les pouvoirs des miliciens Imbonerakure dans la répression en cours au Burundi. Les miliciens surveillent les gens dans les collines et villages, mènent des interrogatoires, arrêtent des citoyens selon des soupçons ou préjugés et deviennent le relais du Service National de Renseignement (SNR). Comme dans de nombreux autres cas de disparitions forcées documentés par la Campagne NDONDEZA, les auteurs tournent en dérision le sort des victimes et justifient chaque fois la disparition en disant que la victime est partie en rébellion au Rwanda. Naturellement, la police et la justice burundaises n’ont rien fait pour retrouver la victime.

A. Identité de la victime

  1. Fils de Hilaire MFATAVYANKA et de Thérèse NDIRAGORA, Thaddée NDUWIMANA plus connu sous le sobriquet de « KAGABO » est né en 1982 sur la Colline Kimenyi de la zone Mugomera, commune et province Ngozi au Nord du Burundi. Chez ses intimes, il est plus connu comme « Thadeo KAGABO » et il se présente ainsi sur son compte Facebook : https://www.facebook.com/thadeo.kagabo Thaddée NDUWIMANA était encore célibataire au moment de sa disparition forcée.
  1. Thaddée NDUWIMANA a longtemps travaillé comme chauffeur dans la compagnie de transport en commun : Aigle du Nord et faisait souvent des navettes entre le Burundi et le Rwanda. Il se serait installé au Rwanda au début de la crise que traverse le Burundi depuis avril 2015. Il n’aurait pas de statut de réfugié au Rwanda, ce qui justifierait ses visites de temps à autre au Burundi.
  1. Selon des proches, Thaddée NDUWIMANA ne militait dans aucun parti politique et n’aurait pas participé aux manifestations contre le troisième mandat de Pierre NKURUNZIZA. Pourtant, au moment de son arrestation, des miliciens Imbonerakure l’auraient accusé d’avoir participé à des manifestations en 2015. Par contre, Net Press, un journal burundais en ligne, a fait savoir que la victime aurait pris part aux manifestations et qu’un de ses « amis » à Ngozi en aurait informé le SNR.

B. Contexte de la disparition forcée de Thaddée NDUWIMANA.

  1. La Campagne NDONDEZA n’a pas pu établir avec précision à quel moment Thaddée NDUWIMANA est revenu au Burundi. Selon le journal en ligne Net Press, il était revenu en janvier 2018 pour débuter ses propres affaires. Il aurait résidé au quartier Ngagara et conduisait son bus de transport en commun. Il serait retourné au Rwanda en mai 2018 pour l’achat des pièces de rechange de son bus. A court d’argent, il serait revenu à Ngozi pour vendre sa maison. C’est là que son sort l’attendait le 31 mai 2018.

« Thaddée Nduwimana a été enlevé ce jeudi 31 mai 2018 vers 14h 30 dans la localité de Vyerwa, en commune et province de Ngozi. Selon nos sources, il a été enlevé par le service national des renseignements de Ngozi, de mèche avec la ligue des jeunes du parti au pouvoir, Imbonerakure, qui l’accusent d’avoir participé aux manifestations de 2015 et d’atteintes aux bonnes initiatives du président Pierre Nkurunziza. Il a été amené vers une destination inconnue jusqu’à présent.

Des témoins indiquent que ce natif de la colline Kimenyi, zone Mugomera, commune et province de Ngozi, était depuis 2013 un chauffeur de la compagnie de transport en commun appartenant à sa parenté Noel Nsabiyabandi. Cet ancien du quartier Mutakura, zone Cibitoke, avait fui en 2015 vers le pays de Paul Kagame où il se débrouillait comme chauffeur.

En janvier 2018, Thaddée Nduwimana est rentré dans son pays et il habitait le quartier 3 de la zone Ngagara. Selon toujours nos sources, il avait juré sur tous les toits qu’il ne travaillerait plus pour le compte d’autrui, raison pour laquelle il avait acheté un mini –bus Hiace. Les mêmes sources ajoutent qu’au début du mois de mai 2018, il est retourné au Rwanda à la recherche des pièces de rechange pour ce véhicule. Arrivé à Kigali, il avait rencontré d’énormes difficultés financières pour acheter toutes les pièces de rechanges dont son véhicule avait besoin. Il a rebroussé chemin pour aller vendre sa maison située dans le village de la paix de la localité de Vyerwa, commune et province de Ngozi

Des témoins sur place indiquent que son calvaire a commencé lorsque son ami qu’il côtoyait dans la ville de Kigali a informé le service national des renseignements de Ngozi que Thaddée Nduwimana était parmi les anciens manifestants anti troisième mandat de Pierre Nkurunziza.

Tout a commencé jeudi dernier lorsque Thaddée Nduwimana s’est rendu à Vyegwa près de la ville de Ngozi pour superviser les travaux de construction de sa maison située au village de la paix a vyerwa car ses toits avaient été emportés par des intempéries. Il voulait en outre la vendre afin de se procurer d’autres pièces de rechanges, un comportement mal vu par le service national des renseignements ainsi que les Imbonerakure qui indexent la victime d’atteinte aux bonnes initiatives du président Pierre Nkurunziza et d’avoir participé aux manifestations de 2015.

Pour tenter de trouver la victime, des sources proches de sa famille ont indiqué qu’ils ont cherché dans tous les cachots de la ville de Ngozi mais en vain. Le chef du service national des renseignements de Ngozi,Venant Miburo, se réserve de tout commentaire sur cette disparition que nos sources qualifie de « mystérieuse ».

Les mêmes témoins s’exclament que les villes de Ngozi, de Muramvya et de Muyinga restent le théâtre d’enlèvements et de disparition mystérieux opérés par le service national des renseignements, estiment nos sources. Elles donnent des exemples illustrant cette affirmation en déclarant que sur le lieux de cet enlèvement (à Vyerwa ), la population de cette entité avait découvert des fosses communes ou avaient été enterrés les étudiants de l’université de Ngozi d’origine rwandaise. »[1]

  1. La radio publique africaine RPA a également évoqué cette disparition. Elle a affirmé que Thaddée NDUWIMANA était rentré récemment du Rwanda et qu’il avait l’intention de vendre sa maison sise dans le village de paix de Vyerwa à Ngozi.

Un homme du nom de Thaddée NDUWIMANA est porté disparu depuis ce jeudi 31 Mai. Ceux qui l’ont vu la dernière fois disent qu’il a été arrêté par les agents du SNR en commune Ngozi, province Ngozi.

Thaddée NDUWIMANA est natif de la colline Kimenyi, zone Mugomera en commune et province Ngozi. Il était chauffeur de l’agence Aigle du Nord en 2015. Il s’est rendu au Rwanda pour des raisons de travail mais sa famille est restée au pays, raison pour laquelle, il se rendait souvent au Burundi pour leur rendre visite.

Selon notre source à Ngozi, à la fin de son contrat au Rwanda, il y a de cela deux semaines, Thaddée a regagné son pays.

Ce jeudi, il s’est rendu au quartier Vyegwa où se trouve sa parcelle qu’il voulait vendre. Et, poursuit notre source, c’est à ce moment que les agents du SNR en compagnie des Imbonerakure l’ont arrêté, l’accusant de saboter un projet de développement initié par le Président de la République, juste parce qu’il voulait vendre la maison qu’il a construite dans un village de paix de Vyegwa. Depuis cette arrestation, personne ne l’a revue, continue notre source.

Sa famille ainsi que ses amis s’inquiètent et demandent de connaitre l’endroit ou la cause de son incarcération.[2]

  1. Selon les sources de la campagne NDONDEZA, Thaddée NDUWIMANA a été arrêté jeudi 31 mai 2018 alors qu’il supervisait la démolition des murs de sa maison qu’il voulait rénover dans le « village de paix » de Vyerwa. Il avait commencé les travaux le lundi 28 mai 2018. Ses difficultés ont commencé le mardi 29 mai quand des administratifs à la base sont venus lui demander pourquoi il avait quitté le Rwanda pour venir détruire une maison. Il a eu beau expliquer qu’il voulait rénover sa maison, personne ne voulait le comprendre. Le jeudi 31 mai, des miliciens Imbonerakure ont accusé Thaddée NDUWIMANA d’avoir participé aux manifestations contre le troisième mandat de Pierre NKURUNZIZA à Bujumbura. Dans l’après-midi, un milicien Imbonerakure nommé Hassan NDIKUMANA plus connu sous le sobriquet de « BUSIGO » a informé la victime que des autorités avaient besoin de lui et qu’elles l’avaient mandaté pour l’emmener. Ne s’accusant de rien, Thaddée NDUWIMANA a accepté de suivre « BUSIGO ». Personne n’a revu Thaddée NDUWIMANA depuis ce moment.
  1. Un détail intéressant de cette arrestation a été raconté à la Campagne NDONDEZA. Thaddée NDUWIMANA a reçu l’information de sa convocation des autorités alors que sa cousine, également Imbonerakure, était présente sur les lieux. Pour tromper sa vigilance, la cousine a été appelée à se rendre à l’Hôtel Eden pour une rencontre avec un certain MANWANGARI et un le chef provincial du SNR à Ngozi. La cousine serait restée plusieurs heures à cet hôtel espérant pouvoir plaider la cause de son cousin. Elle a quitté les lieux tard dans la soirée sans avoir vu son cousin et avec la promesse que Thaddée NDUWIMANA allait être envoyé le lendemain au Rwanda.
  1. Après le départ de sa cousine, Thaddée NDUWIMANA est parti avec le milicien Hassan NDIKUMANA alias « BUSIGO » qui était constamment resté en contact téléphonique avec un élu local de VYERWA qui s’appellerait MANWANGARI. Ils auraient rejoint une camionnette blanche aux vitres teintées qui portait la plaque d’immatriculation 3981. Selon les sources de la Campagne NDONDEZA, la camionnette serait du responsable provincial du SNR à NGOZI, Venant MIBURO. Ce sera la dernière trace de Thaddée NDUWIMANA. A des proches qui posaient trop de questions sur le lieu de détention de la victime, des miliciens Imbonerakure auraient répondu : « s’il vous était arrivé d’attraper Godefroid NIYOMBARE, qu’est-ce que vous auriez fait ? Thaddée était un véritable NIYOMBARE qui était revenu au Burundi, nous avons décidé de le renvoyer au Rwanda comme il nous l’a demandé ». Une source proche du SNR à NGOZI a confié à la Campagne NDONDEZA que Thaddée NDUWIMANA était considéré comme un espion du Rwanda et qu’il aurait été exécuté.
  1. Les proches de Thaddée NDUWIMANA ont perdu tout espoir de le retrouver. Ils n’ont pas porté plainte ni à la police ni en justice parce qu’ils ont peur des représailles des Imbonerakure et du SNR. Ils vivent en silence leur détresse et ne peuvent même pas organiser un deuil.

D. Les présumés auteurs de la disparition forcée de Thaddée NDUWIMANA alias « KAGABO ».

  1. Selon le journal en ligne « SOS Media Burundi », des Imbonerakure et un responsable du SNR auraient arrêté Thaddée NDUWIMANA avant sa disparition.

« Thaddée Nduwimana, natif de la zone de Mugomera (commune et province de Ngozi) a été arrêté le week-end dernier. Selon une source locale, ce sont des Imbonerakure (jeunes affiliés au CNDD-FDD) et un responsable du SNR (Service National de Renseignement) qui l’ont appréhendé. « Il s’était rendu à Vyegwa près de Ngozi pour superviser les travaux de construction de sa maison », a témoigné un proche du disparu. »[3]

  1. Selon les sources de la Campagne NDONDEZA, plusieurs miliciens Imbonerakure ont assisté à l’arrestation de Thaddée NDUWIMANA et aux discussions qui l’ont précédée. Mais trois noms semblent avoir joué un rôle déterminant :
  • Un milicien Imbonerakure nommé MANWANGARI: il serait un élu local de Vyerwa et aurait été la personne qui interrogeait Thaddée NDUWIMANA sur les raisons de la démolition de sa maison dans un village de paix. Il l’aurait accusé de sabotage du projet du Chef de l’Etat[4] et lui aurait demandé où se trouvent les premières tôles offertes par la présidence de la république dans la construction du village. Or, la toiture de la maison de Thaddée avait été détruite au moins deux fois par des vents violents. Le nommé MANWANGARI aurait été très actif le jour de l’arrestation et aurait participé au stratagème pour écarter la cousine de Thaddée de l’opération de l’arrestation. Le nommé MANWANGARI avait déjà été cité dans la disparition forcée de Pacifique BIRIKUMANA[5] le 08 avril 2017 et dans d’autres crimes commis contre des opposants à Ngozi.
  • Hassan NDIKUMANA alias « BUSIGO »: ce milicien Imbonerakure est cité comme celui qui a arrêté Thaddée NDIKUMANA et qui l’aurait conduit jusqu’au véhicule du chef du SNR à Ngozi. C’est la personne qui saurait tout sur le sort qui a été réservé à la victime.
  • Venant MIBURO, alors responsable provincial du SNR à Ngozi. Son véhicule aurait récupéré la victime et il aurait participé au stratagème pour écarter la cousine de Thaddée de la gestion finale de ce dossier. Venant MIBURO a déjà été cité dans de nombreux crimes de disparitions à Ngozi, dont celle de Pacifique BIRIKUMANA. Il a été récemment muté comme chef provincial du SNR à Cibitoke au Nord-Ouest du Burundi.

N.B. : Le FOCODE avise ceux qui voudront utiliser d’une manière ou d’une autre les données de cette enquête qu’une partie d’informations a été gardée confidentielle afin de tenter de protéger les sources ou de préserver l’intégrité des différentes preuves qui pourront être utiles aux instances judiciaires ou autres qui pourront traiter le dossier. Ces informations pourront être livrées, sur requête, à tout organe d’enquête jugé indépendant ou toute autre source jugée appropriée à recevoir de telles informations.                                                                   

E. Recommandations et prise de position.

  1. Le FOCODE condamne la disparition forcée de Thaddée NDUWIMANA, le silence des autorités burundaises sur ce crime grave ainsi que l’inaction de la justice burundaise dans la quasi-totalité des cas de disparition forcée et d’exécutions extrajudiciaires des membres de l’opposition politique ou des personnes perçues comme tel par le régime de Pierre NKURUNZIZA ;
  2. Le FOCODE condamne les arrestations aux allures d’enlèvements opérées par la police et le SNR en connivence avec les miliciens Imbonerakure ainsi que l’absence de communication par la police sur l’identité des personnes arrêtées ainsi que les lieux de détention, un comportement qui malheureusement facilite la disparition forcée des détenus ;
  3. Le FOCODE condamne la terreur des miliciens Imbonerakure et les pouvoirs de police qui leur sont attribués sur tout le territoire national, et demande la dissolution de cette milice ;
  4. Le FOCODE condamne la persistance de multiples actes d’atteinte graves aux droits fondamentaux perpétrés par des agents du SNR, la persistance du phénomène des disparitions forcées et exécutions extrajudiciaires ainsi que la totale impunité garantie aux éléments des corps de défense et de sécurité impliqués dans des actes de disparition forcée ;
  5. Le FOCODE demande une enquête indépendante sur l’enlèvement suivi de disparition forcée de Thaddée NDUWIMANA ainsi que la traduction en justice de l’Officier du Service National de Renseignement Venant MIBURO, des miliciens Imbonerakure Hassan NDIKUMANA alias « BUSIGO » et MANWANGARI ainsi que de toute autre personne qui aura participé à cette disparition forcée ;
  6. Le FOCODE demande une enquête spéciale sur les nombreux crimes attribués au chef provincial sortant du SNR à Ngozi, Monsieur Venant MIBURO, récemment nommé en province de Cibitoke.
  7. Le FOCODE demande à la Cour Pénale Internationale (CPI) d’accorder une attention particulière au phénomène des disparitions forcées comme des crimes contre l’humanité systématiquement commis sur des populations civiles depuis avril 2015.

 

[1] Une personne enlevée et portée disparue à Ngozi, http://www.netpress.bi/spip.php?article8151

[2] Un habitant de Vyerwa porté disparu depuis une semaine, https://www.rpa.bi/index.php/2011-08-15-07-10-58/droits-de-l-homme/item/5084-un-habitant-de-vyegwa-porte-disparu-depuis-une-semaine

[3] https://www.facebook.com/sosmediasburundi/posts/1852010558194308

[4] Projet d’installation des « villages de paix »

[5] Disparition forcée de Pacifique Birikumana, chauffeur de l’Eglise Catholique à Ngozi, http://ndondeza.org/pacifique-birikumana/