« Les autorités burundaises doivent faire la lumière sur la disparition forcée de Messieurs Selemani NIYONZIMA et Venant KAYOBERA, opposants politiques enlevés par le renseignement militaire, le 31 juillet 2021 à Bujumbura (Gare du Nord et Parking COTEBU) ».
Dans le cadre de sa « Campagne NDONDEZA contre les disparitions forcées au Burundi », le FOCODE a recueilli des informations et des témoignages sur la disparition forcée de Messieurs Selemani NIYONZIMA et Venant KAYOBERA, deux militants de l’opposition politique, enlevés au Nord de la ville de Bujumbura, respectivement à la Gare du Nord et au Parking COTEBU, le 31 juillet 2021. Alors qu’il se trouvait dans une pharmacie vétérinaire dont il était gestionnaire, à la Gare du Nord à Kamenge, Selemani NIYONZIMA a été enlevé par trois hommes armés, en tenue civile, à bord d’une voiture blanche aux vitres teintées. Les ravisseurs ont intimé à Selemani NIYONZIMA l’ordre d’appeler son ami, Venant KAYOBERA, rabatteur au Parking dit COTEBU, au Nord de Bujumbura. Ils ont par la suite enlevé Venant KAYOBERA, comme son ami NIYONZIMA, et les auraient conduits au bureau du renseignement militaire à l’Etat-major général de la Force de Défense Nationale du Burundi (FDNB). Selon l’enquête de la Campagne NDONDEZA, deux équipes du renseignement militaire auraient participé à ces opérations d’enlèvement, l’une à bord de la voiture déjà mentionnée, une autre à bord d’une camionnette Toyota Hilux double cabine blanche aux vitres teintées, souvent citée dans plusieurs enlèvements opérés par le renseignement militaire en 2021.
La disparition forcée de Selemani NIYONZIMA et de Venant KAYOBERA s’inscrit dans une longue série d’enlèvements et de disparitions forcées opérés par le renseignement militaire en 2021. Comme dans les autres cas similaires, les autorités burundaises ont gardé le silence sur cette double disparition forcée, même après la correspondance du FOCODE au Président Evariste NDAYISHIMIYE le 30 août 2022. Aucune enquête officielle n’a été organisée, qu’elle soit policière ou judiciaire. La Commission Nationale Indépendante des Droits de l’Homme, CNIDH, n’a pas non plus évoqué ce cas. La CNIDH a promis, dans son rapport annuel portant sur l’année 2021, une enquête sur 24 cas d’allégations de disparitions forcées reçues en 2021 mais, dans le rapport de 2022, elle n’a plus évoqué cette enquête. Aussi, la CNIDH n’a jamais précisé les noms des victimes de ces 24 cas d’allégations de disparitions forcées.
Cette déclaration du FOCODE présente l’identification des deux victimes, détaille les circonstances de leur disparitions forcée, évoque ses auteurs présumés et appelle tous les acteurs à un engagement véritable et des actions concrètes contre les disparitions forcées au Burundi.
A. Identification des victimes
Fils aîné de Sylvestre NYANDWI et de SINANKWAKURE, Selemani NIYONZIMA est né en 1982 sur la colline Burengo, sous-colline Burenza, dans la commune Matongo, en province de Kayanza, au nord du Burundi. Il a suivi des études de technicien vétérinaire à l’ITAB MAHWA dans la province de Bururi au sud du Burundi, avant de poursuivre une formation universitaire dans la Section santé et reproduction animales, au Campus Zege de l’Université du Burundi. Après ses études, Selemani NIYONZIMA a été employé par plusieurs pharmacies vétérinaires. Au moment de sa disparition forcée, il était gestionnaire d’une pharmacie vétérinaire sise à la Gare du Nord à Kamenge, au nord de la ville de Bujumbura, à côté du bureau de l’entreprise de télécommunication LUMITEL. Selemani NIYONZIMA résidait au quartier Kuwinterekwa, dans la zone de Gihosha, au nord de Bujumbura.
Selemani NIYONZIMA était encore célibataire au moment de sa disparition forcée. Il venait de présenter sa fiancée à sa famille et projetait son mariage à la fin de l’année 2021, selon un de ses proches : « Selemani préparait son mariage, il nous avait déjà présenté sa fiancée et avait déjà payé la commande des meubles (salon, literie) de sa résidence nuptiale. Malheureusement, après sa disparition, tout ce matériel n’a pas été livré. »
Au niveau politique, Selemani NIYONZIMA est un militant du parti de l’opposition MSD, dirigé par l’ancien journaliste Alexis SINDUHIJE. Même après l’interdiction de ce parti par les autorités burundaises, Selemani NIYONZIMA est resté en contact avec des membres et des responsables du parti en exil. Il a toujours résisté aux sollicitations des propagandistes du parti CNDD-FDD qui cherchaient à le recruter. Selon un de ses proches, Selemani NIYONZIMA se savait en danger : « il était très surveillé par des Imbonerakure chaque fois qu’il rendait visite à sa famille en commune Matongo ».
Venant KAYOBERA est originaire de la colline Burengo, sous-colline Kiganza, dans la commune Matongo, en province Kayanza, au nord du Burundi. Dans sa jeunesse, il était plus connu sous le sobriquet de « DODOYI ». Plus tard, après sa conversion à l’Islam, il a pris un autre nom : « Ahmadi MAFASHO ». Ses amis l’appelaient « Ahmadi ». Venant KAYOBERA a étudié jusqu’à la fin du premier cycle des humanités générales (soit 4 ans après la 6ème année primaire), avant de s’engager dans la rébellion du PALIPEHUTU-FNL. Après sa démobilisation, Venant KAYOBERA s’est reconverti en rabatteur et travaillait au parking dit COTEBU à Bujumbura. Polygame, marié à deux femmes, Venant KAYOBERA est père de trois enfants.
Au niveau politique, Venant KAYOBERA est un militant très engagé du parti de l’opposition CNL, dirigé par l’ancien rebelle Agathon RWASA. Il avait été un combattant de la rébellion du PALIPEHUTU-FNL, avant sa démobilisation en 2009. Selon un proche, Venant KAYOBERA a connu un passage en prison entre 2015 et 2018, accusé de détention illégale d’une arme à feu. Son militantisme dans l’opposition lui a souvent créé des ennuis avec son frère, ancien combattant du CNDD-FDD, très actif dans la milice Imbonerakure. La disparition forcée de Venant KAYOBERA a divisé sa famille, certains frères continuent à accuser leur frère Imbonerakure d’avoir joué un rôle dans la disparition forcée de KAYOBERA.
Originaires de la même colline Burengo en commune Matongo, Selemani NIYONZIMA et Venant KAYOBERA étaient des amis. Leur appartenance politique à l’opposition les rapprochait davantage. Ils partageaient le même regard critique de la gouvernance du CNDD-FDD et le même rêve d’un changement politique au Burundi.
B. Circonstances de la disparition forcée de messieurs Selemani NIYONZIMA et Venant KAYOBERA.
La journée du 31 juillet 2021 aurait commencé par un piège visant Selemani NIYONZIMA. « Un ami » en RDC l’aurait appelé pour lui demander un service délicat : recevoir un transfert de fonds qui seraient destinés à certains membres du parti MSD. En réalité, cet « ami » en RDC était en contact avec le renseignement militaire. Par la suite, Selemani aurait reçu un appel d’un homme qui prétendait être celui qui allait lui remettre lesdits fonds. Selemani aurait donné l’adresse de la pharmacie vétérinaire dont il était gestionnaire à Kamenge.
Dans cette journée du 31 juillet 2021, Selemani NIYONZIMA venait de terminer des contrôles et des vérifications avec une nouvelle employée de la pharmacie vétérinaire et s’apprêtait à aller faire un versement à la banque. C’est alors qu’est venue devant la pharmacie une voiture aux vitres teintées, immatriculée KA 7091. Certains témoins ont dit qu’il s’agissait d’une voiture Toyota Ractis, une autre source a plutôt affirmé qu’il s’agissait d’une Toyota Spade. Les deux types de voitures peuvent être facilement confondus. Selon un témoin, « deux hommes sont sortis de la voiture et sont entrés dans la pharmacie. Un des hommes a demandé : ni wewe Selemani (es-tu Selemani) ? Ego (oui c’est moi), a répondu Selemani NIYONZIMA. Un homme a pris Selemani NIYONZIMA par la ceinture de son pantalon et l’a tiré vers la sortie. Selemani a demandé pourquoi ils venaient l’arrêter, un homme a répondu : tugende urabisigura imbere (partons, tu vas expliquer au bureau). Un des deux hommes a proposé d’arrêter aussi la collègue de Selemani, l’autre a répondu : kumbure uyo ntavyo azi (peut-être que celle-ci n’en sait rien). Ils ont également emporté deux téléphones et l’ordinateur de Selemani, de même que le téléphone de sa collaboratrice. Un troisième homme était resté tout près de la voiture, deux autres à l’intérieur. Ils ont fait entrer Selemani dans la voiture. Selemani n’a opposé aucune résistance, c’était un jeune homme très paisible. La voiture est partie, Selemani n’est jamais revenu. »
Une source au sein du renseignement militaire a confié à la Campagne NDONDEZA que deux véhicules avaient participé à cette opération. En plus de la voiture parquée devant la pharmacie, il y avait une camionnette Toyota Hilux double cabine blanche aux vitres teintées, stationnée dans la route principale pour surveiller les mouvements et sécuriser l’opération.
Selon cette dernière source, en quittant la pharmacie vétérinaire, les véhicules on fait semblant de se diriger vers le « Bar Iwabo w’abantu »[1], mais ils ont fait demi-tour et se sont rendu au parking dit « COTEBU » où se trouvait Venant KAYOBERA. « Les ravisseurs ont ordonné à Selemani d’appeler son ami Venant KAYOBERA et de l’inviter à venir à sa rencontre. C’est ainsi que Venant est tombé dans le piège à son tour et s’est fait enlever par la même équipe ».
Selon la même source, Selemani NIYONZIMA et Venant KAMANA ont été conduits au bureau du renseignement militaire à l’Etat-major général de l’armée burundaise pour un interrogatoire. La source a indiqué qu’elle ne connaissait pas le sort final des deux victimes, mais qu’il y a avait une grande probabilité qu’elles auraient été tuées.
La source a enfin indiqué qu’à la suite de l’interrogatoire de Selemani NIYONZIMA, deux autres personnes ont été enlevées le lendemain. Il s’agirait d’Ernest NZAMBIMANA, coiffeur au chef-lieu de la province Muramvya, d’un certain Bosco qui aurait été enlevé à Mwaro. La Campagne NDONDEZA a reçu une confirmation de l’enlèvement et de la disparition forcée d’Ernest NZAMBIMANA depuis le 1er août 2021. La Campagne poursuit son enquête sur ce cas.
C. Recherches menées par la famille de Messieurs Selemani NIYONZIMA et Venant KAYOBERA
Dès le lendemain de l’enlèvement, l’employeur et un proche de Selemani NIYONZIMA sont allés le chercher à la Police Judiciaire (PJ). Un officier de la police judiciaire les a fait visiter les cachots de la PJ, Selemani et Venant ne s’y trouvaient pas. Les proches de Selemani ont obtenu l’historique de son téléphone et l’ont déposé à la PJ. Ils ont cherché des informations au Service National de Renseignement, mais là aussi sans succès. Les familles ont finalement pris peur et ont cessé de contacter des institutions, de peur de perdre d’autres proches.
Des amis et des proches des deux victimes ont contacté la Campagne NDONDEZA dans la troisième semaine d’août 2021 pour signaler leur disparition forcée. Le Président du FOCODE a lancé une alerte sur Facebook le 19 août 2021. Les radios en ligne Inzamba et RPA ont également évoqué ces disparitions en août 2021. A cette époque, l’implication du renseignement militaire dans les enlèvements n’avait pas encore été découverte. Toutes les communications se focalisaient sur le Service national de renseignement (SNR).
A l’exemple de cet article de la Radio Publique Africaine du 06 août 2021, les familles des victimes pensaient que les leurs étaient enlevés par le SNR :
« Une personne originaire de la colline Burengo en commune Matongo de la province Kayanza a été enlevée samedi dernier à son lieu de travail à la gare du nord par des gens qui seraient des agents secrets en mairie de Bujumbura. Sa famille l’a cherché dans différents cachots en mairie de Bujumbura sans succès et demande qu’il soit traduit en justice s’il a commis une infraction.
Cette personne qui a été enlevée samedi le 31 juillet par des gens qui seraient des agents du Service National des Renseignement en mairie de Bujumbura s’appelle Selemani Niyonzima. Selon des témoins sur place, les ravisseurs étaient à bord d’un véhicule de marque Toyota de type Hilux. Ces derniers se sont introduits dans une pharmacie où Selemani travaille et l’ont embarqué de force vers une destination inconnue. « Ils sont venus à bord d’un véhicule. Ils sont entrés brusquement dans la pharmacie et ils lui ont demandé si c’était lui Selemani et il a répondu oui. Il a été ainsi embarqué de force. Ses téléphones portables et l’ordinateur qu’il utilise dans son travail ont été saisis. Ils ont pris la direction de la la gare du nord et ils se sont dirigés vers le bar communément appelé iwabo w’abantu », précise un témoin.
La famille de Selemani indique qu’ils l’ont cherché dans les différents cachots se trouvant en mairie de Bujumbura mais sans succès. Elle demande d’être informée du lieu de sa détention et plaide pour qu’il soit traduit en justice s’il aurait commis une infraction. «Les membres de sa famille l’ont cherché dans différents cachots notamment à la documentation, au sein du BSR et de la PJ mais ils ne l’ont pas trouvé. Ils sont pour le moment désespérés. Nous, ses proches et amis, demandons qu’il soit relâché. D’ailleurs, les autorités du pays ont dernièrement déclaré que personne n’est portée disparu au Burundi. Et s’il serait déjà tué, nous leur demandons de remettre son corps afin qu’il soit enterré dignement », insiste un des proches.
Selon des informations qui nous sont parvenues, Selemani Niyonzima n’a pas été enlevé seul. Ces agents ont également kidnappé son ami du nom de Venant Kayobera lui aussi originaire de la commune Matongo. Il est également, lui aussi, introuvable depuis ce jour-là. »[2]
Le FOCODE a adressé une correspondance au Président Evariste NDAYISHIMIYE le 30 août 2022, assortie d’une liste de 80 victimes de disparitions forcées enregistrées sur les deux premières années du régime NDAYISHIMIYE. Les noms de Selemani NIYONZIMA et de Venant KAYOBERA se trouvaient sur cette liste. Le Président NDAYISHIMIYE n’a pas fait suite à cette correspondance.
D. Une opération du renseignement militaire
L’enlèvement de Selemani NIYONZIMA et Venant KAYOBERA est survenu à un moment où le rôle du renseignement militaire dans les enlèvements des citoyens était encore inconnu. En septembre 2021, la Campagne NDONDEZA a reçu les premières bribes d’informations : une source militaire a alerté que quatre personnes avaient été sorties des cachots de la police militaire et qu’elles auraient été tuées. Quatre prénoms ont été précisés : « Selemani, Venant alias Amadi, Ernest et Bosco ». Aucune autre précision n’a été fournie à l’époque, mais cette information a eu le mérite de susciter l’attention de la Campagne NDONDEZA sur des arrestations opérées par l’armée. C’est en octobre 2021 qu’il a été clair que le renseignement militaire était en train de commettre des enlèvements et des disparitions forcées des citoyens, sur tout le territoire national.
Une source au renseignement militaire a précisé à la Campagne NDONDEZA que Selemani NIYONZIMA et Venant KAYOBERA avaient été enlevés par le renseignement militaire. Selon cette source, l’opération aurait été pilotée par l’Adjudant-Major Onesphore NDAYISHIMIYE alias BRADDOCK, déjà cité dans plusieurs autres cas de disparitions forcées. Un chauffeur à la permanence nationale du parti CNDD-FDD, Daniel BIGIRIMANA, aurait également pris part à cette opération. Une autre source proche du Service National de Renseignement (SNR) a indiqué que la voiture Toyota Spade utilisée dans l’enlèvement de Selemani NIYONSIMA appartiendrait à Daniel BIGIRIMANA. La collusion entre le renseignement militaire et la direction du parti CNDD-FDD dans les cas de disparitions forcées de 2021 a déjà été évoquée dans des dossiers précédents de la Campagne NDONDEZA.
Le mode opératoire de l’enlèvement de Selemani NIYONZIMA et de Venant KAYOBERA ressemble à plusieurs autres cas d’enlèvements menés par le renseignement militaire en 2021 : opération menée dans un lieu public en présence de témoins, les noms des acteurs impliqués et la description de la camionnette utilisée rappellent plusieurs opérations du G2.
N.B. : Le FOCODE avise ceux qui voudront utiliser d’une manière ou d’une autre les données de cette enquête qu’une partie des informations a été gardée confidentielle afin de tenter de protéger les sources ou de préserver l’intégrité des différentes preuves qui pourront être utiles aux instances judiciaires ou autres instances qui pourront traiter le dossier. Ces informations pourront être livrées, sur requête, à tout organe d’enquête jugé indépendant ou toute autre source jugée appropriée à recevoir de telles informations.
E. Prise de position du FOCODE et recommandations.
- Le FOCODE condamne la disparition forcée de Messieurs Selemani NIYONZIMA et Venant KAYOBERA, enlevés par le renseignement militaire le 31 juillet 2021, respectivement à la Gare du Nord et au parking dit COTEBU, au nord de la ville de Bujumbura ;
- Le FOCODE condamne le silence et l’inaction des autorités burundaises, après la disparition forcée de Messieurs Selemani NIYONZIMA et Venant KAYOBERA ;
- Le FOCODE demande une enquête indépendante sur la disparition forcée de Messieurs Selemani NIYONZIMA et Venant KAYOBERA, ainsi que la traduction en justice de toute personne qui aurait pris part à cette disparition forcée ;
- Le FOCODE réitère sa demande d’une enquête globale sur les nombreux cas de disparitions forcées des personnes arrêtées ou enlevées par le renseignement militaire en 2021 ;
- Le FOCODE réitère son appel au Chef de la FDNB, le Général Prime NIYONGABO, à sortir de son silence pour communiquer, au peuple burundais en général et aux nombreuses familles des victimes en particulier, le sort réservé aux dizaines de personnes arrêtées ou enlevées par le renseignement militaire en 2021 ;
- Le FOCODE réitère sa demande au Président Evariste NDAYISHIMIYE de concrétiser sa promesse de mettre fin à l’impunité des agents de l’Etat impliqués dans des violations graves des droits humains et, notamment, de lancer sans délai une enquête sérieuse sur la disparition forcée des 80 victimes dont la liste lui a été transmise par le FOCODE le 30 août 2022 ;
- Le FOCODE demande aux partenaires du Burundi, notamment aux Etats-Unis d’Amérique et à l’Union Européenne engagés dans un processus de normalisation de leurs relations avec le Burundi, de continuer à exiger la lumière sur les crimes graves, en l’occurrence les cas de disparitions forcées, et des engagements forts sur la traduction en justice des agents de l’Etat impliqués dans ces crimes ;
- Le FOCODE réitère son soutien au travail de la Cour Pénale Internationale et salue son engagement à lancer des mandats d’arrêts contre les auteurs des crimes graves depuis 2015, dont des cas de disparitions forcées au Burundi.
- Le FOCODE soutient et salue le travail de Monsieur Fortuné ZONGO, rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme au Burundi.
[1] Bar créé par l’ancien patron du SNR, le Général Adolphe NSHIMIRIMANA, assassiné en août 2015. Même après l’assassinat du Général NSHIMIRIMANA, son bar a continué à servir de lieu de rencontre de plusieurs agents des services secrets, mais aussi de lieu de détention et de torture des personnes enlevées.
[2] RPA: Enlèvement de Selemani Niyonzima par des agents secrets burundais à la gare du nord, https://www.rpa.bi/index.php/actualites/2securite/enlevement-de-selemani-niyonzima-par-des-agents-secrets-burundais-a-la-gare-du-nord