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Disparition forcée de Monsieur Jackson Hakizimana.

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« Les autorités burundaises doivent faire la lumière sur la disparition forcée de Monsieur Jackson HAKIZIMANA, étudiant et jeune de l’Eglise Adventiste,introuvable depuis son enlèvement survenu en date du 12 mars 2020 à Carama (nord de Bujumbura) ».

Dans le cadre de sa « Campagne Ndondeza contre les disparitions forcées au Burundi », le FOCODE a reçu des informations sur la disparition forcée de Monsieur Jackson HAKIZIMANA, étudiant à la faculté de droit de l’Université du Burundi (Bac 3), jeune pasteur de l’Eglise Adventiste du 7ème Jour à Rubirizi dans la commune Mutimbuzi, enlevé par des personnes qui seraient des agents du Service National de Renseignement et des miliciens de Mutimbuzi, le 12 mars 2020 entre les quartiers Mutakura et Carama au nord de la ville de Bujumbura. Dans les mois précédant cette disparition forcée, l’Eglise adventiste s’est scindée en deux blocs, l’un réputé proche du parti CNDD-FDD et l’autre taxé de proche du parti CNL. En 2015, bien avant son ordination pastorale, Jackson HAKIZIMANA s’était distingué par des publications particulièrement enflammées contre le troisième mandat du Président NKURUNZIZA. Dans les jours précédant sa disparition, Jackson HAKIZIMANA avait fait part à ses amis des menaces qu’il subissait des Imbonerakure de Rubirizi qui l’accusaient d’être un militant du CNL et passait des nuits au Campus Mutanga de peur d’être attaqué chez lui à Rubirizi. Il a été enlevé alors qu’il venait de sortir du campus et se rendait chez lui via Carama.

La disparition forcée du jeune pasteur Jackson HAKIZIMANA, réputé proche de l’opposition, rappelle l’intolérance et la violence qui ont caractérisé le processus électoral de 2020. Il est également possible que la victime avait eu des informations sur la pseudo attaque armée évoquée dans les communes de la province Bujumbura dans la deuxième moitié de 2020, une attaque jusqu’ici considérée comme une création des services secrets burundais qui aurait échoué à l’attribuer au CNL pour le disqualifier définitivement du jeu électoral. Un certain nombre de pasteurs et de fidèles adventistes ont été exécutés ou arrêtés à la suite de cette attaque. Comme dans la quasi-totalité des cas de disparitions forcées, les organes de l’Etat sont restés inactifs et muets après la disparition forcée du pasteur Jackson HAKIZIMANA. La famille de la victime n’a plus aucun espoir de la retrouver vivante et a déjà procédé aux cérémonies de levée de deuil cinq mois après l’enlèvement. Ce dossier s’intéresse à l’identité de la victime, aux circonstances de son enlèvement et aux efforts fournis pour la retrouver.

A. Identité de la victime.

  1. Fils de Herman NTIRANDEKURA et de Rose NAHISHAKIYE, Jackson HAKIZIMANA est né en 1991 à Rubirizi dans la commune Mutimbuzi de la province Bujumbura (dit rural). Jeune homme très dynamique, Jackson HAKIZIMANA est capable de marier plusieurs responsabilités à la fois. Etudiant à la Faculté de droit de l’Université du Burundi (niveau Bac 3), il est en même temps pasteur responsable de l’Eglise adventiste du 7ème jour à Rubirizi et enseignant vacataire au Lycée de Bethel sis à Carama-Gahahe. C’est également un débutant dans le monde des affaires, il a modestement investi dans le transport rémunéré avec une moto-taxi et un chauffeur. Jackson HAKIZIMANA est célibataire et n’a pas d’enfant.
  2. Sur le plan politique, Jackson HAKIZIMANA ne participait dans les activités d’aucun parti politique selon ses proches, du moins depuis qu’il était pasteur. En 2015, il n’hésitait pas à afficher son opposition farouche à la troisième candidature du Président NKURUNZIZA. Ses publications sur le réseau social Facebook était sans équivoque. C’est pour cette raison qu’il est resté considéré comme un opposant au régime par les miliciens Imbonerakure de sa localité. Il a toujours refusé d’adhérer au CNDD-FDD et de payer les contributions presque forcées imposées par les Imbonerakure à tous ceux qui disposent de business procurant un certain revenu. Après l’éclatement de deux blocs antagonistes dans son église, l’un soutenu par le régime et l’autre taxé d’opposant, le pasteur Jackson HAKIZIMANA s’est retrouvé dans le bloc des opposants, ce qui n’était pas de nature à faciliter sa situation sécuritaire.

(Article encore en rédaction pour la suite).