• English
  • Kirundi
Mega Menu

Disparition forcée de l’Adjudant Alexis HAKIZUMUKAMA, un sous-officier infirmier du Camp Bururi

.

.

Déclaration du FOCODE n°006/2017 du 24 mars 2017

« Les autorités burundaises doivent faire la lumière sur la disparition forcée de l’Adjudant Alexis HAKIZUMUKAMA et sur plusieurs autres cas de meurtres et disparitions dans le personnel des services de santé de l’armée burundaise ».

Dans le cadre de sa « Campagne NDONDEZA contre les disparitions forcées au Burundi », le FOCODE a recueilli des informations et des témoignages sur la disparition forcée de l’Adjudant Alexis HAKIZUMUKAMA, un sous-officier infirmier de l’armée burundaise affecté au Camp Bururi, introuvable après son arrestation dans la soirée du 22 décembre 2015 à Mutakura ainsi que sa détention à la position militaire de Mutakura et au cachot de Cibitoke du 22 au 25 décembre 2015.

Ce 22ème dossier de la Campagne NDONDEZA s’inscrit dans la série d’enquêtes sur plusieurs cas de disparitions forcées dans les corps de défense et de sécurité du Burundi depuis le début de la contestation du troisième mandat du Président Pierre Nkurunziza. Ce dossier fait le constat de plusieurs cas de meurtres et de disparitions forcées dans le personnel des services de santé de l’armée et de la police nationale. Des soupçons de vente de médicaments aux groupes rebelles auraient été à la base de ces crimes. Bien évidemment, comme d’habitude, ces cas n’ont pas fait objet d’enquête ni de poursuites judiciaires.

Ce dossier NDONDEZA révèle enfin l’existence d’une sorte de chaine de commandement parallèle qui coordonne des éléments criminels au sein de l’armée burundaise. Un officier de l’armée, le Capitaine Prudent NTEZIMANA, a été un maillon important de cette chaine parallèle durant la terrible répression des quartiers nord de la ville de Bujumbura. Le FOCODE demande sa traduction en justice pour répondre de la disparition forcée de l’Adjudant Alexis HAKIZUMUKAMA et de plusieurs autres crimes.

A. Identification de la victime

  1. Fils de Felix BUCUMI et de Catherine NAHIMANA, Alexis HAKIZUMUKAMA est né en 1975 à Gitsinda, Commune Buyengero de la Province Bururi, au sud du Burundi. Marié et père de quatre enfants en bas âges (nés respectivement en août 2005, avril 2008, juin 2010 et juin 2015), Alexis HAKIZUMUKAMA résidait au chef-lieu de la Province Bururi, Quartier Gatohwe, au moment de sa disparition forcée.
  2. Sous-officier de la Force de Défense Nationale (FDN, armée burundaise) sous la matricule C5006, l’Adjudant Alexis HAKIZUMUKAMA était affecté comme infirmier au Camp Bururi. Au moment de son arrestation le 22 décembre 2015, il était à Bujumbura pour une formation préalable à son déploiement dans la Mission de l’Union Africaine en Somalie (AMISOM). Il faisait partie des éléments de l’ancienne armée burundaise communément appelés ex-FAB[1], une composante de l’armée particulièrement ciblée par la répression en cours depuis avril 2015. « …depuis le début de la crise au Burundi, plusieurs dizaines d’ex-FAB ont été arrêtés, détenus, torturés, ont parfois disparus ou ont été exécutés. Ils sont la cible des autorités du fait de leur appartenance à l’ethnie tutsi et parce qu’ils sont perçus comme opposés au régime de Pierre Nkurunziza et aux forces qui lui sont loyales »[2].

B. Contexte de la disparition forcée de l’Adjudant Alexis HAKIZUMUKAMA

  1. La disparition forcée de l’Adjudant Alexis HAKIZUMUKAMA est liée à la répression en cours au Burundi contre la contestation du troisième mandat du Président Pierre Nkurunziza.
  1. Selon des sources militaires, un élément de la position militaire sise à la 3ème avenue à Mutakura conduit par le Capitaine Prudent NTEZIMANA a procédé à l’arrestation de 12 personnes qui partageaient un verre devant un kiosque (sous forme de container métallique) à la 4ème avenue de Mutakura, le 22 décembre 2015 à 22 heures 30. Les 12 personnes et un autre jeune homme arrêté à la 10ème avenue de Mutakura ont été acheminés la même nuit et secrètement détenus, sans aucun mandat d’arrêt, à la position militaire de la 3ème avenue. La position militaire était alors logée dans un petit hôtel privé[3] et placée sous la responsabilité de feu Lieutenant-colonel Darius IKURAKURE, commandant du Bataillon Génie de Combat du Camp Muzinda. Les détenus ont été cachés et enfermés dans des chambres de cet hôtel jusqu’à l’arrivée le lendemain de certains hauts gradés du Camp Muzinda et de la 1ère Région Militaire alertés par les habitants de Mutakura. L’interrogatoire improvisé sur les lieux et la vérification du contenu des messages téléphoniques des détenus n’a montré aucun indice de culpabilité des personnes arrêtées.
  1. Selon des témoignages recueillis par le FOCODE, en dépit d’une forte pression populaire demandant la libération des détenus, le Lieutenant-colonel Darius IKURAKURE a unilatéralement désigné, après consultation avec le Capitaine Prudent NTEZIMANA, quatre personnes à acheminer directement au cachot de la Zone urbaine de Cibitoke ; le reste a été libéré. L’Adjudant Alexis HAKIZUMUKAMA faisait partie du groupe de détenus conduits au cachot de la Zone Cibitoke.
  1. Le 23 décembre 2015, la famille de l’Adjudant Alexis HAKIZUMUKAMA a pu vérifier sa présence au cachot de la Zone Cibitoke : il était là avec d’autres détenus. Mais deux jours plus tard, il n’y était plus et était introuvable dans les cachots officiels. Toutefois, des personnes inconnues qui affirmaient le détenir ont réussi à contacter des membres de la famille de l’Adjudant HAKIZUMUKAMA résidant au Canada pour exiger une rançon de trois millions de francs burundais (environ 1500 dollars américains) avant sa libération. Pendant sa détention, Alexis HAKIZUMUKAMA a pu informer sa famille au Canada qu’il était accusé d’avoir distribué des médicaments aux rebelles. Un jour d’après, la famille au Canada a trouvé un enregistrement téléphonique d’un appel en absence. Elle témoigne : « Mu nyuma barahamagaye kuyo mu nzu, basiga message batwenga ngo : hahaha nokukwitaba ntakwitavye», ce qui se traduit littéralement : « par après, ils ont appelé sur la ligne fixe de la maison et ils ont laissé un message avec un rire moqueur : hahaha, voilà ils ne daignent même pas recevoir ton appel ».
  1. Selon une source militaire, l’Adjudant Alexis HAKIZUMUKAMA ainsi qu’un autre détenu non identifié ont été sortis du cachot de Cibitoke la nuit du 25 au 26 décembre 2015, à 01 heure du matin, par le Lieutenant-colonel Darius IKURAKURE en personne. Depuis ce moment, il n’y a plus de trace de l’Adjudant HAKIZUMUKAMA. Le nom de l’Adjudant Alexis HAKIZUMUKAMA a été mentionné dans l’édition Magazine Humura de la Radio RPA le 18 février 2016[4].
  2. La famille de l’Adjudant Alexis HAKIZUMUKAMA a perdu tout espoir de le retrouver vivant. Depuis quelques mois, elle a organisé les cérémonies de levée de deuil. Toutefois, elle n’a jamais reçu une communication officielle sur la disparition ou l’exécution de l’Adjudant HAKIZUMUKAMA. Comme dans d’autres cas de disparitions forcées des militaires, la famille n’a reçu aucune forme de soutien pécuniaire de la part de l’armée.
  1. Selon les informations recueillies par le FOCODE, plusieurs autres sous-officiers infirmiers ex-FAB de l’armée burundaise auraient fui le Burundi à la suite de la disparition forcée de l’Adjudant Alexis HASABUMUKIZA. D’autres cas de disparitions forcées et d’assassinats ont été signalés dans les services de santé de l’armée et de la police nationale.

C. Plusieurs autres cas de disparitions forcées et d’assassinats dans les services de santé de l’armée et de la police burundaises.

  1. Selon les enquêtes menées et en cours dans le cadre de la Campagne NDONDEZA, au moins quatre sous-officiers infirmiers de l’armée et de la police sont victimes de disparitions forcées. Il s’agit de :
  • Adjudant Philibert NDUWAMUNGU, infirmier à l’Hôpital Militaire de Kamenge, introuvable depuis son enlèvement par des éléments du Service National de Renseignement (SNR) dans la soirée du 19 mai 2016 à Kamenge. Le FOCODE a publié un rapport sur cette disparition forcée dans le dossier NDONDEZA n°13[5].
  • Adjudant Alexis HAKIZUMUKAMA, infirmier au Camp Bururi, introuvable après son arrestation par des éléments de l’armée burundaise le 22 décembre 2015 à Mutakura. Cette disparition forcée fait objet du présent dossier NDONDEZA.
  • Adjudant-major Déo NDAGIJIMANA, infirmier à l’Hôpital Militaire de Kamenge, introuvable depuis son enlèvement par des éléments du SNR le 17 février 2016. Le rapport sur cette disparition forcée fera partie des prochaines publications de la Campagne NDONDEZA.
  • Brigadier[6] Pierre-Claver GASHAHU, employé au Bureau Santé de la Police Nationale à Bujumbura, introuvable depuis son enlèvement par des éléments du SNR. La Campagne NDONDEZA mène une enquête sur cette disparition forcée.
  1. Au moins deux cas d’assassinats d’officiers attachés aux services de santé de l’armée ont été enregistrés :
  • Le Major Didier MUHIMPUNDU, Directeur-adjoint du Service Santé à l’Etat-Major Général de l’Armée a été assassiné dans la soirée du 22 mars 2016 tout prêt d’un bar où il partageait un verre avec une amie à Bujumbura[7]. Alors que d’aucuns pensent que son assassinat était une réplique à celui du Lieutenant-colonel Darius IKURAKURE tué en milieu de la journée, une enquête de la RPA a révélé que le plan d’assassinat du Major MUHIMPUNDU était en cours d’exécution depuis la matinée. « Nos sources indiquent qu’il s’agit d’une exécution préparée car depuis le matin, des signes montraient une situation inhabituelle. Un membre de la famille du Major MUHIMPUNDU s’est confié à la RPA : « …la mort du Major Didier m’a amené à constater beaucoup de choses. Le matin, j’ai sorti son véhicule pour aller à la station. Curieusement, un pick-up de la police me filait. Ce pick-up avait à son bord 6 policiers très armés. Au début, je pensais qu’il s’agissait d’un véhicule qui prenait la même destination que moi ; mais quand j’ai croisé un ami officier de police nous nous sommes salués. Les policiers à bord de ce pick-up m’ont doublé. Ils venaient de se rendre compte que quelqu’un d’autre conduisait le véhicule. Les informations recueillies nous ont permis d’apprendre que vers 15 heures ce mardi 22 mars, alors que cet officier était sorti, un bon nombre de policiers étaient alignés au croisement de l’avenue Buconyori et la route menant à Mutakura communément appelée « ku rya kanyoni ». Cette équipe de policiers armés de mitrailleuses, lance-roquettes et kalachnikov était supervisée par des gradés de la police, à bord de deux pick-up de la police burundaise. Les deux camionnettes étaient garées à seulement 20 mètres de l’habitation du Major Didier MUHIMPUNDU, au quartier 8 Ngagara. Les voisins de la famille de cet officier témoignent : « Nous avons vu un grand nombre de policiers marcher en tirailleurs. Très lourdement armés, ces policiers pointaient vers nous les canons de leurs fusils. Deux pick-up de police se sont garés à 20 mètres de chez lui. Les policiers surveillaient tout ce qui bougeait. Nous avons eu peur  et nous sommes entré chacun chez lui. Nous pensions qu’ils étaient venus pour tuer quelqu’un. Comment la police expliquerait-elle le déploiement d’un tel nombre de policiers alors qu’il n’y avait pas eu d’incident dans le quartier ?» s’interrogent ces habitants. Tous ces évènements s’étant déroulés le même jour semblent convaincre les membres de la famille de la victime d’un plan conçu à l’avance pour éliminer le Major. Toutefois, on ne connaît pas encore le mobile de cet assassinat. »[8]
  • Le Capitaine Elie MUGABONUWUNDI, médecin radiologue à l’Hôpital Militaire de Kamenge, a été assassiné dans la soirée du 07 avril 2016 alors qu’il partageait un verre avec ses amis à Kamenge[9]. Le capitaine faisait partie des éléments de l’ancienne armée, les ex-FAB, tout comme les autres victimes citées plus haut.
  1. Ces cas de disparitions forcées et d’assassinats n’ont pas connu de véritables poursuites judiciaires de leurs auteurs. Déjà, au cours des questions orales à l’Assemblée Nationale le 18 février 2016, le Ministre de la Sécurité Publique CPC Alain-Guillaume BUNYONI a déclaré qu’ « aucune personne arrêtée par les forces de l’ordre n’est portée disparue ou ne l’a jamais été depuis le début de la crise»[10]. Dans un communiqué de presse lu le 29 avril 2016, le Procureur Général de la République Valentin BAGORIKUNDA a annoncé, à son tour, qu’aucun suspect n’avait été appréhendé dans les dossiers concernant l’assassinat du Major Didier MUHIMPUNDU et du capitaine Elie MUGABONUWUNDI[11]. Dans son communiqué, le Procureur Général de la République s’est contenté d’énoncer des numéros de dossiers judiciaires qui seraient ouverts sans qu’aucun suspect ne soit poursuivi.

D. Le Capitaine Prudent NTEZIMANA, bourreau et maillon d’une chaîne de commandement parallèle au sein de l’armée burundais

  1. Les enquêtes menées par le FOCODE sur le fonctionnement d’une position militaire atypique à la 3ème avenue de Mutakura ont révélé l’existence d’une chaîne de commandement parallèle des ex-FDD[12] au sein de l’armée burundaise. Cette position militaire qui était dans un premier temps logée dans un hôtel privé (Motel KAZE) est actuellement implantée dans une ancienne boulangerie saisie de force par l’armée et transformée dans un véritable lieu de torture des opposants[13]. Alors que la position dépendait du Bataillon Génie de Combat du Camp Muzinda, un chef de peloton, Capitaine Prudent NTEZIMANA[14], a été appelé « en renfort » avec ses éléments sans qu’il soit officiellement affecté au Camp Muzinda. Recevant des ordres directs de feu Lieutenant-colonel Darius IKURAKURE et rapportant directement à ce dernier, le Capitaine Prudent NTEZIMANA a été impliqué dans plusieurs cas d’arrestations arbitraires et de disparitions forcées. Un système de communication radio a été maintenu entre le Commandant  Bataillon, Darius IKURAKURE, et le Chef de Peloton, Prudent NTEZIMANA, tandis que les talkie- walkie étaient retirés des supérieurs hiérarchiques ex-FAB selon l’enquête menée par le FOCODE. Alors que des arrestations de présumés opposants ont souvent été menées nuitamment par le Capitaine NTEZIMANA, ses supérieurs hiérarchiques ex-FAB n’ont pas eu parfois le droit d’accéder aux détenus enfermés dans des chambres du Motel KAZE ou de la Boulangerie à la 3ème avenue de Mutakura.
  2. Ce système de commandement parallèle se rapproche du processus d’ethnicisation du Service National de Renseignement, spécialement la Direction du Renseignement Intérieur, dénoncé dans le précédent rapport de la Campagne NDONDEZA[15]. Ces deux pratiques sont une violation flagrante de l’esprit de l’Accord d’Arusha qui met en place des services de sécurité qui rassurent et se trouvent au service de tous les burundais.
  3. L’enquête menée par le FOCODE souligne un rôle majeur du Capitaine Prudent NTEZIMANA dans les crimes commis par des éléments de la position militaire de la 3ème avenue de Mutakura et sur cette même position. Ayant conduit les arrestations du 22 décembre 2015 et la détention illégale et secrète des détenus dont l’Adjudant Alexis HAKIZUMUKAMA, le Capitaine Prudent NTEZIMANA garde une part de responsabilité dans sa disparition forcée. Son nom est également cité dans d’autres cas de disparitions forcées qui feront objet de publications ultérieures de la Campagne NDONDEZA. Les exactions de la position militaire à la 3ème avenue de Mutakura ont souvent provoqué des protestations de la population, mais sans entraîner aucun changement. Le journal Iwacu a notamment rapporté la colère populaire du 23 décembre 2015, au lendemain de l’arrestation du groupe de personnes comprenant l’Adjudant Alexis HAKIZUMUKAMA : “Des tirs, des explosions de grenades et des coups de sifflet se sont fait entendre ce mercredi 23 décembre en début d’après-midi. A un certain moment, la route principale menant vers Muzinda ne passait pas, les habitats étaient terrés chez eux. Il n’y avait que quelques jeunes gens qui osaient s’aventurer dans la rue, juste devant leurs portails entrebâillés, pour pouvoir rebrousser chemin à la moindre alerte. La police affirme qu’il y avait une fouille perquisition en cours. Dans l’après-midi, quelques jeunes dont un rasta connu sous le nom de Pato, ont été arrêtés et embarqués par la police. Mais tout a commencé ce matin quand plusieurs habitants de ce quartier ont convergé vers une position militaire se trouvant à la 3ème avenue. C’était pour la plupart des femmes. Elles pleuraient à chaudes larmes. Très remontées contre les militaires de cette position, ces dernières voulaient manifester leur exaspération et demander la libération de 15 hommes dont un cameraman de TV Renaissance, Gilbert Manirambona, arrêtés la veille dans un cabaret de la 4ème avenue du même quartier. «Il y a quelque jours, vous avez arrêté une vingtaine de jeunes, nous ne les avons plus revus. Nous ne savons pas où vous les avez mis. Peut-être qu’ils sont morts, nous n’allons plus nous laisser faire », scandaient ces habitants, écumant de colère. «Ce sont nos maris, ce sont nos voisins et nous les connaissons bien, ils sont innocents», lançaient des femmes dans cette foule déchaînée. Elles se sont mises à plat ventre devant cette position pour barrer la route à deux pick-up venus spécialement pour embarquer ces hommes. Ils sont repartis vides. Ces militaires ont eu même un renfort des éléments de la police mais ces habitants n’ont pas reculé. Ils se sont éparpillés en prenant leurs jambes à leur cou quand ces militaires ont feint charger leurs armes. Au cliquetis de leurs Kalachnikov, ces manifestants improvisés ont levé le siège en rangs dispersés.[16]

E. Prise de position du FOCODE

  1. Le FOCODE condamne la disparition forcée de l’Adjudant Alexis HAKIZUMUKAMA après son arrestation illégale et arbitraire le 22 décembre 2015 par des éléments bien connus de l’armée ainsi que le silence complice et l’inaction des autorités burundaises dans tous les cas de disparitions forcées des militaires ex-FAB ;
  1. Le FOCODE réitère sa condamnation de l’installation illégale des cachots secrets sur des positions militaires et demande une enquête sur ce phénomène ;
  1. Le FOCODE demande l’arrestation et la traduction en justice du Capitaine Prudent NTEZIMANA pour son rôle dans la disparition forcée de l’Adjudant Alexis HAKIZUMUKAMA et dans plusieurs autres crimes commis par et sur la position militaire à la troisième avenue de Mutakura ;
  1. Le FOCODE demande une enquête urgente sur les cas de disparitions forcées et d’assassinats des militaires employés dans les services de santé de l’armée et de la police nationale ;
  1. Le FOCODE condamne l’existence d’un mode de commandement parallèle au sein de l’armée burundaise qui exclut notamment les militaires ex-FAB en violation de l’Accord d’Arusha pour la Paix et la Réconciliation au Burundi et de la Constitution de la République du Burundi ;
  1. Le FOCODE condamne le refus des autorités burundaises à collaborer avec la Commission d’Enquête mise en place par le Conseil des Droits de l’Homme et demande que tous les moyens soient mis en œuvre pour les contraindre à coopérer avec la Commission ;
  1. Le FOCODE demande à la Cour Pénale Internationale l’ouverture sans délais de l’enquête sur les crimes sous sa compétence en cours au Burundi et de l’engagement des poursuites contre les leurs auteurs, dont les autorités des services secrets burundais ;
  1. Le FOCODE appelle les différents partenaires du Burundi à ne pas baisser la garde face à la grave situation persistante des droits de l’homme au Burundi.                                                                                                                                                

[1] Ex-FAB (Forces Armées Burundaises) désigne les éléments de l’ancienne armée burundaise à majorité tutsi tandis que les éléments venus des différents mouvements rebelles à majorité hutu sont désignés comme ex-PMPA (Partis et Mouvements Politiques Armés).

[2] https://www.fidh.org/fr/regions/afrique/burundi/intensification-d-executions-de-tortures-et-de-detentions-de

[3] Motel KAZE sis à Mutakura, 3ème avenue n°20.

[4] https://www.youtube.com/watch?v=RdTWcRzbwdA&feature=youtu.be et https://www.ipadio.com/broadcasts/Radio-BUJUMBURA-Inter/2016/2/18/%C3%89mission-HUMURA-Burundi-du-18-f%C3%A9vrier-2016

[5] http://ndondeza.org/la-disparition-forcee-de-ladjudant-philibert-nduwamungu-de-ladjudant-major-emmanuel-nahayo-et-du-caporal-chef-ndereyimana/

[6] Son grade est BPC2 équivalent d’Adjudant-chef dans l’armée

[7] http://www.iwacu-burundi.org/deux-officiers-tues-et-un-policier-enleve/

[8] http://www.rpa.bi/index.php/component/k2/item/2224-le-major-didier-muhimpundu-victime-d-un-plan-visant-a-l-eliminer

[9] http://www.iwacu-burundi.org/un-officier-militaire-tue-a-kamenge/

[10] http://www.rpa.bi/index.php/component/k2/item/2087-executions-extrajudiciaires-le-ministre-bunyoni-tente-d-innocenter-les-forces-de-securite-en-vain et https://www.youtube.com/watch?v=RdTWcRzbwdA&feature=youtu.be

[11] https://www.facebook.com/sosmediasburundi/posts/1103921639669874:0

[12] Ex-FDD : il s’agit de l’ancienne branche armée du parti au pouvoir CNDD-FDD. Le commandement parallèle concerne les anciens éléments de cette branche acquis au troisième mandat de Pierre NKURUNZIZA.

[13] Un prochain rapport du FOCODE développera davantage cet aspect.

[14] Le Capitaine Prudent NTEZIMANA est un officier ex-FDD de l’armée burundaise (matricule SS 1424). En novembre 2016, il est parti dans une formation de 11 mois en Chine.

[15] http://ndondeza.org/declaration-du-focode-n0052017-du-16-mars-2017/

[16] http://www.iwacu-burundi.org/mutakura-la-population-se-mobilise-contre-les-arrestations-en-cours-en-vain/