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Disparition forcée de Monsieur Berchmans Misago alias “Cuma”.

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« Les autorités burundaises doivent faire la lumière sur la disparition forcée de Monsieur Berchmans MISAGO, militant du parti CNLintrouvable depuis son enlèvement survenu le soir du 20 novembre 2019  à Kamenge (nord de Bujumbura) ».

Dans le cadre de sa « Campagne Ndondeza contre les disparitions forcées au Burundi », le FOCODE a reçu des informations sur la disparition forcée de Monsieur Berchmans MISAGO alias « CUMA », membre de la Cellule de sécurité du parti CNL enlevé par des personnes en tenues de l’armée burundaise le soir du 20 novembre 2019, non loin du Bar « Iwabo w’abantu » à la périphérie nord de la zone urbaine de Kamenge. Ce soir-là, Berchmans MISAGO, planton au cabinet du ministre du Commerce, rentrait du travail et a été attrapé alors qu’il faisait des achats dans un petit marché local. Il se savait en danger depuis plusieurs jours et avait reçu dans la journée des informations l’avertissant d’un danger imminent. Très proche d’Agathon RWASA depuis plusieurs années et chargé du renseignement et de la sécurité durant les déplacements du président du CNL dans les provinces, Berchmans MISAGO était une pièce maitresse dans le dispositif du parti CNL ; son élimination à cinq mois du début de la campagne électorale de 2020 sonnait comme un avertissement de la violence qui allait marquer tout le processus. Comme dans la quasi-totalité des cas de disparitions forcées, les organes de l’Etat sont restés inactifs et muets après la disparition forcée de Berchmans MISAGO. Ce dossier s’intéresse à l’identité de la victime, aux circonstances de son enlèvement et aux efforts fournis pour la retrouver.

A. Identité de la victime.

  1. Fils de Biromo et de Berthe MBONYIMPINGA, Berchmans MISAGO alias « CUMA » est né en 1960 à la colline Gitaramuka de la commune Nyarusange, en province de Gitega, au centre du Burundi. Marié, « Cuma » est le père de six enfants. Sa résidence familiale se trouvait à Gitaramuka, mais lui-même a longtemps vécu à la résidence d’Agathon RWASA dont il assurait la sécurité. Depuis qu’il était employé comme planton au ministère du commerce, il partageait son temps libre entre sa résidence au nord de Kamenge et la permanence nationale du parti CNL à Mutanga-Nord.
  2. Depuis 2015, la famille de Berchmans a été lourdement affectée par le phénomène des disparitions forcées. En avril 2017, son neveu, Thierry NGENDABANKA a été enlevé en même que son employeur Oscar NTASANO, ancien député et ancien sénateur du CNDD-FDD. Depuis, ils n’ont jamais été retrouvés. En mars 2019, soit huit mois avant Berchmans Misago, son oncle Silvère BARIBONEKEZA, responsable du parti CNL dans la zone Bukoro de la commune Nyarusange, a été enlevé par des miliciens et n’a jamais été retrouvé. Berchmans MISAGO avait déjà survécu à la torture dans les cachots du SNR en 2006 et échappé à des tentatives d’assassinats avant sa disparition forcée.
  3. Sur le plan politique, la vie de Berchmans MISAGO se confond à la lutte armée du PALIPEHUTU-FNL. Il a passé une bonne partie de sa vie dans cette longue lutte armée avant de se consacrer à la lutte politique des partis FNL et CNL. Il était considéré comme un homme de confiance d’Agathon RWASA et aurait déjoué plusieurs tentatives d’assassinat de son leader, par les armes ou par poison. Il accompagnait Agathon RWASA dans tous ses déplacements d’Agathon RWASA dans les provinces pour assurer sa sécurité et passait la plupart de ses nuits à la permanence nationale du parti afin de contrecarrer les plans du SNR qui consisterait à y déposer des armes afin d’accuser faussement les leaders du parti.

(Article encore en rédaction pour la suite).

Emission Ndondeza sur radio Umurisho