« Les autorités burundaises doivent faire la lumière sur la disparition forcée de Monsieur Anicet NDAYISHIMIYE, militant du parti CNL, introuvable depuis son enlèvement survenu le soir du 18 juin 2020 à Ngozi».
Dans le cadre de sa « Campagne Ndondeza contre les disparitions forcées au Burundi », le FOCODE a reçu des informations sur la disparition forcée de Monsieur Anicet NDAYISHIMIYE, militant du parti CNL et employé d’une société de gardiennage, enlevé par personnes non identifiées en liaison avec des miliciens Imbonerakure impliqués dans d’autres dossiers d’enlèvements d’opposants, le soir du 19 juin 2020 au chef-lieu de la province Ngozi. Le soir de son enlèvement, Anicet NDAYISHIMIYE venait d’arriver sur son lieu de travail au bureau de l’Association GIRITEKA à Ngozi quand il a reçu un appel téléphonique autour de 18h45. Sortant à la rencontre de son interlocuteur, Anicet NDAYISHIMIYE a été enlevé et n’est jamais revenu. Selon nos sources, Anicet NDAYISHIMIYE avait été surveillé toute la journée par un groupe redoutable de miliciens Imbonerakure qui sèment la terreur dans les milieux de l’opposition à Ngozi, le responsable du groupe se serait trouvé juste à l’entrée du bureau de l’association quand la victime est sortie en répondant à l’appel téléphonique. Curieusement, le numéro Whatsapp de ce milicien Imbonerakure a contacté la Campagne NDONDEZA en date du 24 août 2020 en confirmant la participation des Imbonerakure dans l’enlèvement d’Anicet NDAYISHIMIYE, mais dans l’intention de vérifier les informations dont disposait la Campagne sur ce dossier. Dès qu’il s’est rendu compte que son numéro était connu dans la Campagne NDONDEZA, le milicien a tenté d’effacer ses messages.
Le cas d’Anicet NDAYISHIMIYE constitue le premier dossier de disparition forcée de l’ère Evariste NDAYISHIMIYE, ayant survenu au lendemain de l’investiture du nouveau président. Ce cas est une indication que la violence contre les militants du CNL même dans la période post-électorale et rappelle que la situation des droits de l’homme au Burundi ne s’est pas améliorée après l’arrivée au pouvoir du Président NDAYISHIMIYE. Comme sous le régime précédent, la disparition forcée d’Anicet NDAYISHIMIYE n’a suscité aucun intérêt significatif des organes de l’Etat en dépit de nombreuses alertes sur les réseaux sociaux. Ce dossier s’intéresse à l’identité de la victime, aux circonstances de son enlèvement et aux efforts fournis pour la retrouver.
A. Identité de la victime.
- Anicet NDAYISHIMIYE est né en 1989 à Bubezi dans la commune Kayanza de la province Kayanza. Célibataire, employé de la société de gardiennage Top Security, Anicet a terminé ses études en 2017 à la faculté d’economie de l’Université de Ngozi. Il résidait dans l’un des quartiers au chef-lieu de Ngozi au moment de sa disparition et a été enlevé non loin de son poste d’attache au bureau de l’Association GIRITEKA à Ngozi, sur la route vers Gitega.
- Au niveau politique, Anicet NDAYISHIMIYE est un militant du parti CNL. En province de Ngozi, les militants du parti CNL semblent être dans l’œil du cyclone depuis l’ouverture à Ngozi de la Campagne électorale d’Agathon RWASA en avril dernier. Des miliciens IMBONERAKURE, agissant en toute impunité, ont continué à menacer et à séquestrer des militants du CNL, Ngozi étant également la province la plus touchée par le phénomène des disparitions forcées après la mairie de Bujumbura. Depuis plusieurs mois, un groupe d’étudiants membres de la milice Imbonerakure travaillant de connivence avec le SNR serait très actif dans les exactions contre des militants de l’opposition. C’est le même groupe qui aurait ciblé Anicet NDAYISHIMIYE.
(Article encore en rédaction pour la suite).