« Les autorités burundaises doivent faire la lumière sur la disparition forcée de Monsieur Laurent NICAYENZI, militant du parti CNLintrouvable depuis son enlèvement survenu le soir du 26 mars 2020 près de l’Hôpital Militaire à Kamenge (nord de Bujumbura) ».
Dans le cadre de sa « Campagne Ndondeza contre les disparitions forcées au Burundi », le FOCODE a reçu des informations sur la disparition forcée de Monsieur Laurent NICAYENZI, membre de la Cellule de sécurité du parti CNL enlevé par des personnes en tenues de la police burundaise le soir du 26 mars 2020, non loin de l’Hôpital Militaire de Kamenge, sur le Boulevard du 28 Novembre, au nord de la ville de Bujumbura. Laurent NICAYENZI a été enlevé alors qu’il venait juste de quitter la permanence nationale du parti CNL où il passait la nuit avec ses collègues membres de la Cellule de sécurité du parti. Les membres cette cellule se savaient très menacés par le Service National de Renseignement, Laurent NICAYENZI a été enlevé quatre mois seulement après la disparition forcée d’un autre membre de la cellule, Berchmans MISAGO alias CUMA enlevé le 20 novembre 2019 à la périphérie nord de la zone urbaine de Kamenge. Le lendemain matin de l’enlèvement de Laurent NICAYENZI, un cadavre d’un homme non identifié et inconnu dans la localité a été découvert sur la colline Bugongo de la commune Kinyinya en province de Ruyigi, à l’Est du Burundi. Malheureusement, le cadavre a été rapidement enterré, sur ordre de l’administration communale, sans aucune tentative d’identification. Après la publication de la photo de la victime, un ressortissant de Kinyinya a écrit à la Campagne NDONDEZA pour informer il lui semblait que le cadavre enterré dans la commune serait de Laurent NICAYENZI, mais la Campagne n’est pas en mesure de confirmer cette information.
L’acharnement du SNR sur les membres de la cellule de sécurité du parti CNL et la disparition forcée de Laurent NICAYENZI à moins d’un moins de l’ouverture de la Campagne électorale de 2020 a sonné comme le dernier avertissement sur le refus de l’alternance politique à travers les élections de 2020 et une autre marque de la violence qui aura caractérisé le récent processus électoral au Burundi. Comme dans la quasi-totalité des cas de disparitions forcées, les organes de l’Etat sont restés inactifs et muets après la disparition forcée de Laurent NICAYENZI. Ce dossier s’intéresse à l’identité de la victime, aux circonstances de son enlèvement et aux efforts fournis pour la retrouver.
A. Identité de la victime.
- Fils de Léonidas SOGORO et de Concilie BAHAMINYAKAMWE, Laurent NICAYENZI est né en 1986 sur la colline Munyinya de la zone Rugazi, dans la commune Bugenyuzi en province de Karuzi, au centre du Burundi. Laurent NICAYENZI était encore célibataire au moment de sa disparition forcée et n’a pas laissé d’enfant.
- Laurent NICAYENZI a passé une bonne partie de sa vie dans la rébellion du PALIPEHUTU-FNL. Il avait juste terminé les études primaires, une première partie à l’école primaire de Rugazi et une deuxième partie à l’école primaire de Bonero, toutes deux situées dans la zone Rugazi. Apres l’école primaire, il s’était engagé dans la rébellion en 2004. Après la signature de l’accord de cessez-le-feu entre le PALIPEHUTU-FNL et le gouvernement du Burundi en décembre 2008, Laurent NICAYENZI avait intégré la police nationale en 2009. Son expérience dans la police a été très courte, quelques années plus tard il a été arrêté et radié de la police.
- Sur le plan politique, Laurent NICAYENZI est resté fidèle à la ligne idéologique d’Agathon RWASA. Ancien combattant des FNL, il a rejoint le parti FNL-Aile Agathon RWASA dès sa sortie de prison après sa radiation de la police nationale. Il a par la suite adhéré au nouveau parti CNL et a été intégré dans la cellule chargée de la sécurité au sein du CNL jusqu’au moment de sa disparition forcée.
(Article encore en rédaction pour la suite).