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Disparition forcée de Monsieur Apollinaire Nimbona

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DECLARATION DU FOCODE n° 010/2018

 

« Les autorités burundaises doivent faire la lumière sur la disparition forcée de Monsieur Apollinaire NIMBONA, opposant arrêté et enlevé à Kajaga le 23 novembre 2016 ».

Dans le cadre de sa « Campagne NDONDEZA contre les disparitions forcées au Burundi », le FOCODE a recueilli des informations et des témoignages sur la disparition forcée de Monsieur Apollinaire NIMBONA, ancien militaire démobilisé et militant du Mouvement pour la Solidarité et la Démocratie MSD (parti politique de l’opposition), introuvable depuis son arrestation qui aurait eu lieu au bar « La Caravane » sis à Kajaga dans la commune de Mutimbuzi, province de Bujumbura, en date du 23 novembre 2016. Traqué et recherché par le renseignement burundais depuis plusieurs mois, Apollinaire NIMBONA serait tombé dans le piège d’un rendez-vous avec une dame dont le compagnon est un agent du Service National de Renseignement (SNR). La victime aurait été détenue et torturée pendant quelques jours dans une maison à Kajaga. La police et la justice burundaises n’ont pas mené une enquête sérieuse sur cette disparition comme dans la quasi-totalité d’autres dossiers similaires.

Au-delà de la disparition d’un opposant politique[1], la disparition forcée de Monsieur Apollinaire NIMBONA semble indiquer l’existence d’un plan du SNR visant l’élimination de ceux qui auraient des informations sérieuses sur l’assassinat du Lieutenant-Général Adolphe NSHIMIRIMANA[2] le 02 août 2015. Il semble, selon plusieurs sources, que la victime aurait pris part à cet attentat et qu’elle aurait été torturée notamment sur le même sujet. La suite des évènements semble corroborer l’existence de ce plan. En effet, trois semaines après la disparition d’Apollinaire NIMBONA, un autre suspect dans l’assassinat du Général NSHIMIRIMANA du nom de Rénovat NIMUBONA, ancien policier de la garde présidentielle et qui était alors détenu à Gitega, a été sorti de prison et exécuté le 13 décembre 2016. Renovat NIMUBONA était poursuivi dans le dossier de l’assassinat du Général Adolphe NSHIMIRIMANA, il aurait été exécuté après des séances de torture.[3] Curieusement, autant les personnes capturées et qui auraient participé à l’assassinat sont torturées et rapidement exécutées, autant la procédure judiciaire contre de présumés auteurs de l’assassinat du Général NSHIMIRIMANA traîne depuis 2015. Comme si le régime en place n’a pas besoin d’un véritable procès qui déballerait des vérités gênantes mais lui préfère des disparitions et des exécutions sommaires de ceux qui détiendraient la vérité sur l’attentat du 02 août 2015.

A. Identité de la victime

  1. Fils d’Alphonse RUPFUNAGIRA et d’Angèle NDORICIMPA, Apollinaire NIMBONA est né en 1977 sur la colline Kirembera, commune Mbuye de la province Muramvya. Il est marié et père de trois enfants : deux filles et un garçon. Au moment de sa disparition forcée, il résidait à Ngagara, Quartier 2.
  1. Selon ses proches, Apollinaire NIMBONA a été démobilisé des Forces Armées Burundaises (ex-FAB) en 2005. Depuis il s’était reconverti en chauffeur de taxi et de véhicules de location.

B. Appartenance politique de la victime.

  1. Selon ses proches, Apollinaire NIMBONA est militant du Mouvement pour la Solidarité et la Démocratie (MSD), un parti politique de l’opposition dont beaucoup de membres ont été la cible de la répression en cours au Burundi depuis avril 2015. Apollinaire NIMBONA a activement pris part aux manifestations contre le troisième mandat de Pierre NKURUNZIZA.
  1. Membre du MSD, démobilisé[4] de l’ancienne armée burundaise (ex-FAB), ancien manifestant contre le troisième mandat de NKURUNZIZA, Apollinaire NIMBONA portait plusieurs casques susceptibles d’en faire une victime de la répression du régime NKURUNZIZA.
  1. Selon plusieurs sources concordantes, Apollinaire NIMBONA aurait pris part à l’attentat qui a coûté la vie du Général Adolphe NSHIMIRIMANA le 02 août 2015. Le renseignement burundais le soupçonnait également de collaboration avec des mouvements armés opposés au régime de Pierre NKURUNZIZA. Apollinaire savait qu’il était recherché par le SNR et vivait en clandestinité. « Il ne sortait que le soir et changeait fréquemment de résidence » a confié un de ses amis intimes à la Campagne NDONDEZA.

C. Contexte de la disparition forcée de Monsieur Apollinaire NIMBONA.

  1. La Campagne NDONDEZA a tenté de reconstituer les derniers jours de la victime selon plusieurs témoignages obtenus, des amis de la victime et des sources au sein de la police, du SNR et de la justice burundaise.
  1. Des proches qui ont vu Apollinaire NIMBONA pour la dernière fois racontent :

« J’ai vu Apollinaire pour la dernière fois le 23 novembre 2016, autour de 14 heures 30. Il m’a dit qu’il allait passer quelques jours chez une certaine Hyacinthe à Kajaga. Le chauffeur de Hyacinthe, prénommé Faustin, est venu le prendre à bord de son véhicule. Il est parti avec ses affaires. Je ne l’ai plus revu, mais certains nous ont dit qu’ils l’ont vu la même soirée au bar La Caravane à Kajaga »[5].

« J’avais parlé pour la dernière fois à Apollinaire NIMBONA autour du 20 novembre 2016. Il s’est connecté pour la dernière fois sur Whatsapp le 24 novembre 2016. Après trois jours j’ai demandé aux proches où se trouvait Apollinaire, ils m’ont répondu qu’il avait disparu. Il était parti avec le chauffeur de Hyacinthe le 23 novembre, il aurait été le même soir au bar La Caravane à Kajaga et personne ne l’a revu. Depuis, Hyacinthe a refusé de parler aux membres de la famille, elle a même mené une procédure judiciaire sans informer la famille. Nous ne savons pas ce qu’elle a voulu cacher, seulement nous avons constaté qu’après quelques jours elle avait une garde militaire. Quelques personnes ont été arrêtées et poursuivies, mais elles ont été libérées par la Chambre de Conseil du Tribunal de Grande Instance de Bujumbura sans procès de fond. Personne n’est plus poursuivie dans ce dossier »[6].

  1. La Campagne NDONDEZA n’a pas pu établir la destination d’Apollinaire NIMBONA après avoir quitté sa résidence de Ngagara, quartier 2. Il est possible qu’il se soit dirigé directement à la résidence de Madame Hyacinthe Marie-Laetitia ICIRAGIYE à Kajaga. Seuls, le chauffeur Faustin et Madame ICIRAGIYE peuvent renseigner sur la destination de la victime le 23 novembre 2016 après 14h30.
  1. Une source proche du SNR, Monsieur Apollinaire NIMBONA s’est rendu dans la soirée du 23 novembre 2016 au bar « La Caravane » à Kajaga où il avait rendez-vous avec la tenancière du bar, Madame Christelle UWINEZA. Ce n’était pas la première fois qu’il se rendait dans ce bar, il le fréquentait depuis un certain temps et y allait souvent en compagnie de Madame Hyacinthe ICIRAGIYE et d’un ami. Petit à petit, il se serait par la suite lié d’amitié avec la tenancière du bar dont le compagnon, Willy HABARISHIZE, serait un informateur du SNR. Ce soir-là il se serait rendu seul au bar sur rendez-vous de la tenancière.
  1. Selon une source proche du SNR, le rendez-vous au bar « La Caravane » était un piège, le SNR était à ses trousses. Il aurait été arrêté par des éléments du SNR conduits par Joseph-Mathias NIYONZIMA alias « Kazungu » et Willy HABARISHIZE alias « Kanyisha ». Il aurait par la suite été détenu dans une maison à Kajaga dans laquelle il aurait subi un interrogatoire violent et des séances de torture atroce. Il aurait enfin été exécuté selon la même source proche du SNR.
  1. Durant des séances de torture, Apollinaire NIMBONA aurait livré des informations à ses bourreaux. D’aucuns s’imaginent que l’exécution du détenu Rénovat NIMUBONA dans la nuit du 13 au 14 décembre 2016 à Gitega aurait été une conséquence des informations extorquées durant les séances de torture d’Apollinaire NIMBONA. Alors que des sources concordantes continuent à affirmer que les deux victimes auraient pris part à l’assassinat du Général Adolphe NSHIMIRIMANA, messieurs NIMBONA et NIMUBONA auraient été exécutés après des séances de torture, en l’espace de trois semaines seulement.

D. Calvaire de la famille de la victime

  1. Dans la famille de la victime, une personne a tenté de monopoliser le suivi du dossier de la disparition d’Apollinaire NIMBONA en écartant tout le reste de ses proches : il s’agit de Madame Hyacinthe Marie-Laetitia ICIRAGIYE, une arrière cousine[7] de la victime. Madame ICIRAGIYE abritait souvent la victime dans sa maison selon leurs proches ; elle était sa confidente. C’est elle qui aurait commencé à alerter les proches de la victime sur la disparition d’Apollinaire NIMBONA. Néanmoins, elle aurait donné des versions différentes selon ses interlocuteurs. C’est elle également qui aurait provoqué des poursuites contre certaines personnes qui auraient joué un rôle dans la disparition. Elle aurait tenu à l’écart la famille directe de la victime : elle n’aurait jamais informé la famille de la victime ni sur la procédure en cours ni sur les dates de comparution des présumés auteurs en chambre de conseil. Traquée à son tour à cause des informations qu’elle aurait sur la victime, elle aurait été en exil pendant quelques jours. Elle aurait par la suite obtenu une garde militaire fournie par le Major Noël BANYIYEZAKO, chef du renseignement au Palais présidentiel de Pierre NKURUNZIZA. Ce comportement de Madame ICIRAGIYE a beaucoup intrigué les proches de la victime. Certains pensent qu’elle aurait accepté de collaborer en livrant des informations au renseignement présidentiel moyennant la garantie d’une protection armée par le la garde présidentielle.
  1. Le reste des proches de la victime continuent à s’interroger sur le sort d’Apollinaire NIMBONA depuis le 23 novembre 2016. Ils ne l’ont trouvé dans aucun cachot officiel et n’ont pas été informés sur la procédure judiciaire contre des présumés auteurs de la disparition. Les proches s’interrogent également sur le sort d’un certain nombre de biens de la victime dont certains seraient dans une sorte de copropriété avec Madame ICIRAGIYE.
  1. Des menaces et intimidations pèsent déjà sur les proches de la victime impliqués dans cette recherche et une demande de rançon aurait été formulée par des personnes qui se présenteraient comme des agents du SNR pouvant aider à retrouver la victime. Ces deux aspects, menaces et rançonnage, sont quasi-permanents dans les dossiers de la Campagne NDONDEZA contre les disparitions forcées au Burundi.

E. Présumés auteurs de la disparition forcée de Monsieur Apollinaire NIMBONA.

  1. Plusieurs personnes semblent avoir joué un rôle dans le processus ayant conduit à la disparition forcée d’Apollinaire NIMBONA. La Campagne NDONDEZA a retenu un certain nombre de noms de personnes qui sont cités dans ce dossier :
  • Joseph-Mathias NIYONZIMA alias Kazungu: déjà cité dans plusieurs dossiers de disparitions forcées et d’exécutions extra-judiciaires, cet officier du renseignement burundais aurait dirigé l’opération de l’arrestation de la victime. Il s’est démarqué, durant la détention préventive de Willy HABARISHIZE au SNR et à la prison de Mpimba, par ses tentatives de faire libérer de force Willy HABARISHIZE et par les sorties de plusieurs jours qu’il lui aurait offertes alors qu’il était détenu à la prison centrale de Mpimba.
  • Willy HABARISHIZE alias « Kanyisha » : ancien policier de la garde de Pierre NKURUNZIZA au palais présidentiel, il aurait été chargé notamment du renseignement à la permanence nationale du parti CNDD-FDD. Il aurait infligé des séances de correction à des cadres du parti, déployés dans les institutions étatiques, qui n’auraient pas respecté la ligne du parti. C’est de là que serait venu le sobriquet de « Kanyisha » car il était chargé de frapper violemment des cadres de l’Etat ou des anciens compagnons de lutte. Compagnon de la tenancière du bar « La Caravane », Willy HABARISHIZE aurait tendu le piège à Apollinaire NIMBONA et aurait participé à l’arrestation (ou kidnapping) de la victime. Détenu au SNR et à la prison centrale de Mpimba depuis début décembre 2016, « Kanyisha » a été libéré le 21 février 2017 après une décision de la chambre de conseil.
  • Christelle UWINEZA: compagne de Willy HABARISHIZE, elle tenait le bar « La Caravane » à Kajaga. Apollinaire NIMBONA aurait disparu alors qu’il répondait au rendez-vous de Madame UWINEZA. Elle aurait été détenue quelques jours dans les cachots du SNR avant d’être libérée le 22 décembre 2016 par le parquet.

F. Réaction des organes de l’Etat après la disparition forcée de Monsieur Apollinaire NIMBONA

  1. Au contraire de la majorité des cas de disparitions forcées documentés par la Campagne NDONDEZA, des personnes proches du renseignement burundais ont été arrêtés dans le cadre des enquêtes sur la disparition d’Apollinaire NIMBONA. Mais, comme dans les rares cas où une procédure judiciaire a été initiée, les prévenus ont fini par être libérés sans un procès de fond. Aujourd’hui, personne n’est plus poursuivi dans le cadre de ce dossier et l’affaire semble avoir été classée sans suite.
  1. Sur pression de Madame Hyacinthe ICIRAGIYE soutenue par le chef du renseignement au palais présidentiel, Willy HABARISHIZE et sa compagne Christelle UWINEZA ont été arrêtés et détenus au SNR au début de décembre 2016. Un collaborateur et ami et de Madame ICIRAGIYE[8] a également été arrêté à la mi-décembre 2016. Le 22 décembre 2016, les détenus ont été transférés à la prison centrale de Bujumbura, à l’exception de Madame Christelle UWINEZA libérée le même jour. Le 13 février 2017, les deux prévenus ont été libérés par une décision de la Chambre de Conseil du Tribunal de Grande Instance de Bujumbura et ils sont sortis de prison le 21 février 2017. A ce jour, personne n’est poursuivi dans le dossier.
  1. Selon des sources au SNR et à la prison de Mpimba, un comportement bizarre a été observé durant la détention préventive de Willy HABARISHIZE alias « Kanyisha ». A plusieurs reprises, il aurait reçu des visites de l’officier du SNR Joseph-Mathias NIYONZIMA qui aurait même tenté de le faire libérer. A Mpimba, le prévenu Willy HABARISHIZE aurait passé plusieurs jours à l’extérieur de la prison et aurait été récupéré chaque fois par Monsieur NIYONZIMA. « Nous n’avions pas l’impression que Kanyisha était un prisonnier » a confié à la Campagne NDONDEZA une source à la prison de MPIMBA.
  1. La protection de Madame Hyacinthe ICIRAGIYE par des éléments du renseignement présidentiel a également suscité des interrogations. Dans d’autres dossiers de disparitions forcées, ceux qui cherchent à obtenir la justice dans des dossiers qui semblent impliquer le SNR sont plutôt recherchés et menacés. La protection spéciale accordée à Madame ICIRAGIYE, la volonté d’écarter du processus judiciaires les proches de la victime ainsi que la facilité avec les présumés auteurs de la disparition s’en sont tirés sur le plan judiciaire posent plutôt la question : et si tout était fait justement pour masquer que les différents services de renseignement étaient impliqués dans la disparition d’un homme aussi recherché ? Enfin, pourquoi éliminer un témoin clé dans le dossier de l’assassinat du Général Adolphe NSHIMIRIMANA?

G. Volonté d’éliminer les témoins de l’assassinat du Général Adolphe NSHIMIRIMANA ?

  1. Dans la nuit du 13 au 14 décembre 2016, un policier de la garde présidentielle Rénovat NIMUBONA détenu à la prison de haute sécurité Gitega aurait été exécuté par des éléments du SNR. La veille, le prévenu avait reçu la permission de sortir avec un seul policier de garde et le capita général des prisonniers, aurait partagé un verre avec son gardien et aurait tenté de s’évader après avoir tiré mortellement sur le policier. Rapidement, le Capita général aurait pris le fusil du policier et tiré des coups dans la direction de fuite de son codétenu qu’il ne voyait plus. La police a annoncé le lendemain que les balles avaient atteint Rénovat NIMUBONA dont le cadavre a été trouvé au bord d’un sentier très fréquenté avec des bras ligotés derrière le dos et une tête partiellement fracassée. Cette mort a intrigué tous les observateurs et aucune enquête sérieuse n’a été engagée ni par la police ni par la justice burundaise. Rénovat était poursuivi dans le dossier de l’assassinat du général Adolphe NSHIMIRIMANA, un dossier qui n’évolue pas depuis plus de deux ans. La Campagne NDONDEZA a enquêté sur cette exécution et publié son rapport[9]. La question qui se pose ici est : pourquoi exécuter un prévenu poursuivi dans un dossier aussi sensible au lieu de le juger ?
  1. Trois semaines plus tôt, Apollinaire NIMBONA avait donc été enlevé, interrogé violemment et torturé. Il aurait craqué sous la torture et il aurait parlé, notamment de ce qu’il aurait su de l’assassinat du Général NSHIMIRIMANA le 02 août 2015. Loin de le juger, le renseignement burundais aurait décidé de l’exécuter. La même question revient : pourquoi faire traîner la procédure judiciaire et exécuter des témoins clés ?

N.B. : Le FOCODE avise ceux qui voudront utiliser d’une manière ou d’une autre les données de cette enquête qu’une partie d’informations a été gardée confidentielle afin de tenter de protéger les sources ou de préserver l’intégrité des différentes preuves qui pourront être utiles aux instances judiciaires ou autres qui pourront traiter le dossier. Ces informations pourront être livrées, sur requête, à tout organe d’enquête jugé indépendant ou toute autre source jugée appropriée à recevoir de telles informations.

H. Recommandations et prise de position.

  1. Le FOCODE condamne la disparition forcée de Monsieur Apollinaire NIMBONA, le silence des autorités burundaises sur ce crime grave ainsi que l’absence d’une enquête sérieuse de la police et de la justice burundaises sur cette disparition ;
  1. Le FOCODE condamne les détentions secrètes dans des maisons privées de torture, prélude à une situation de disparition forcée. ;
  1. Le FOCODE condamne la persistance de multiples actes d’atteinte graves aux droits fondamentaux perpétrés par des agents du SNR, la persistance du phénomène des disparitions forcées et exécutions extrajudiciaires ainsi que la totale impunité garantie aux éléments égarés des corps de défense et de sécurité impliqués dans des actes de disparition forcée ;
  1. Le FOCODE demande une enquête indépendante sur la disparition forcée de Apollinaire NIMBONA ainsi que la traduction en justice de l’Officier du Service National de Renseignement, Joseph Mathias NIYONZIMA alias KAZUNGU, de monsieur Willy HABARISHIZE, de Madame Christelle UWIMANA et de toute autre personne qui aurait joué un rôle dans cette disparition forcée ;
  2. Le FOCODE réitère sa demande à la Cour Pénale Internationale d’enquêter  profondément sur le phénomène des disparitions forcées devenu récurrent au Burundi et l’engagement des poursuites contre leurs auteurs présumés.

[1] En tant que membre du parti MSD et ancien militaire (ex-FAB), Apollinaire NIMBONA était déjà dans la catégorie des cibles potentielles de la répression en cours au Burundi depuis avril 2015

[2] Adolphe NSHIMIRIMANA, souvent considéré comme le numéro deux du régime avait été le patron du SNR de 2005 à 2014 et gardait une influence sur le renseignement burundais même après son limogeage en novembre 2014.

[3] Exécution du prévenu Rénovat NIMUBONA : rapport du FOCODE, http://ndondeza.org/renovat-nimubona/

[4] Certaines sources affirment qu’il a été révoqué de l’armée et non démobilisé.

[5] Un premier témoin. Une version qui revient dans tous les témoignages des proches.

[6] Extrait d’un deuxième témoignage d’un proche

[7] Le grand-père d’Apollinaire NIMBONA et le grand-père de Hyacinthe ICIRAGIYE sont des frères selon les proches de la victime.

[8] Madame Hyacinthe Marie-Laetitia ICIRAGIYE est responsable des finances dans une ONG catholique dénommée « Services Yezu Mwiza »

[9] Exécution du prévenu Rénovat NIMUBONA : Rapport du FOCODE, http://ndondeza.org/renovat-nimubona/