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Disparition forcée de l’élève Albert KUBWIMANA

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« Les autorités burundaises doivent faire la lumière sur la disparition forcée de Monsieur Albert KUBWIMANA enlevé par la police nationale le 26 octobre 2015 à Cibitoke ».

Dans le cadre de sa « Campagne NDONDEZA contre les disparitions forcées au Burundi », le FOCODE a reçu des informations sur l’enlèvement et la disparition forcée de Monsieur Albert KUBWIMANA, jeune homme de 22 ans enlevé le 26 octobre 2015 aux environs de 15 heures à Cibitoke en mairie de Bujumbura par un groupe de policiers.

Ce 24ème dossier de la Campagne NDONDEZA illustre clairement l’animosité et le caractère aveugle de la répression qu’ont subie et continuent à subir les populations des quartiers dits contestataires du 3ème mandat du Président Pierre NKURUNZIZA : arrestations arbitraires massives, même des enfants, sans aucun motif et suivies de disparitions forcées. Contrairement aux cas précédents qui concernaient de jeunes opposants, Albert KUBWIMANA n’a jamais manifesté contre le troisième mandat de Pierre NKURUNZIZA et il n’était membre d’aucun parti politique.

I. Identification de la victime.

  1. Né en 1992 de feu Gabriel KABURENTE et d’Eugénie BACAMURWANKO, Albert KUBWIMANA est le quatrième d’une famille de cinq enfants (trois filles et deux garçons). Au moment de sa disparition forcée, il était élève de la 3ème Scientifique au Lycée Municipal de Cibitoke en commune urbaine de Ntahangwa (quartier du nord de Bujumbura, un des principaux foyers de la contestation anti-3ème mandat de Pierre NKURUNZIZA) et habitait à la 7ème avenue No 46 du même quartier de Cibitoke, au Nord de la Ville de Bujumbura.
  1. Cet enfant incarnait l’espoir de toute une famille comme en témoignent les propos de sa mère. En effet, Albert était le seul à atteindre un tel niveau de scolarisation dans la famille ; son grand frère et ses deux grandes sœurs n’ayant pas pu avoir les moyens de continuer l’école et sa petite sœur étant encore à l’école primaire. Sa mère ne se remettra pratiquement jamais du traumatisme causé par la disparition forcée de son fils.

II. Appartenance politique

  1. D’après les témoignages recueillis par le FOCODE auprès de la famille du disparu, des camarades de classe et des voisins, tous sont unanimes qu’Albert n’appartenait à aucune formation politique et qu’il n’avait pas participé aux manifestations pacifiques contre la candidature de NKURUNZIZA pour un troisième mandat. Bien avant le déclenchement des manifestations, les jeunes Imbonerakure de son quartier avaient tenté de le recruter mais il avait refusé, arguant qu’il ne pouvait pas concilier l’activisme politique et ses études. Il est décrit comme un enfant paisible, calme, toujours préoccupé par la poursuite de ses études secondaires.

III. Contexte de l’enlèvement et de la disparition d’Albert KUBWIMANA.

                                           « Pfa kuzana n’uwo nico kimwe […] »

  1. Depuis le déclenchement de la contestation populaire contre le 3ème mandat de Pierre NKURUNZIZA, la zone de Cibitoke n’a jamais connu de répit. Des militaires, des policiers, des agents du Service National de Renseignement (SNR) et des miliciens Imbonerakure ont impitoyablement harcelé les citoyens paisibles par des tueries, des cas de torture, des bouclages du quartier pendant de longues journées, des pillages, des viols, des enlèvements et disparitions forcées, … La date du 26 octobre 2015 s’inscrit dans cette longue et triste litanie de malheurs que connait le peuple burundais à cause du 3ème mandat du président NKURUNZIZA. En début d’après-midi, un malade mental connu des quartiers Ngagara et Cibitoke est parti de Ngagara vers Cibitoke via la route communément appelée « IRYA KANYONI » muni d’une longue épée. Comme il ne dérangeait personne sur son passage, de Ngagara jusqu’à la 8ème avenue de la zone Cibitoke la situation était calme. C’est lorsque le malade mental en question est arrivé à la 8ème avenue que les choses ont tourné au vinaigre. En effet, des policiers et des militaires (les patrouilles étaient mixtes dans les quartiers contestataires) postés à cet endroit ont tenté de le maitriser pour le désarmer de son épée. La personne a résisté, ce qui a attiré un important attroupement de curieux ainsi qu’un effectif important de policiers et de militaires. Lesdits agents de l’ordre n’ayant pas pu le maitriser (selon les témoignages recueillis, le malade mental était un Karateka), un des militaires l’a abattu d’une balle dans la tête. Immédiatement une grenade a explosé, blessant indistinctement policiers, militaires et civils qui assistaient à la scène.
  1. Après ces deux incidents, des renforts de policiers sont arrivés en l’occurrence des éléments de la Brigade Anti Emeutes (BAE) et ceux de l’Unité spécialisée en charge de la sécurisation des institutions (API). Le contingent de l’API qui est venu ce jour-là était commandé par le Brigadier Jonas NDABIRINDE. Ce dernier est tristement célèbre pour ses nombreux crimes contre les opposants au 3ème mandat du Président NKURUNZIZA. Avant de déménager vers Kinama, il avait habité à la 10ème avenue de la zone Cibitoke ; c’est donc un homme qui connait très bien cette zone. C’est après cette arrivée de renforts qu’il a été engagé une véritable chasse à l’homme contre tous les jeunes hommes. Jonas NDABIRINDE et ses hommes sont partis de l’endroit communément appelé « Zéro 30 » tandis que les éléments de la BAE sont partis de la route « IRYA KANYONI » pour encercler tout le secteur. Deux jeunes gens poursuivis par des policiers de la 6ème avenue vers la 7ème se sont réfugiés dans la parcelle No Les policiers de l’API qui les poursuivaient sont entrés directement et ont défoncé les portes de certaines maisons à la recherche de leurs proies.
  1. Depuis qu’il était rentré de l’école, Albert KUBWIMANA se trouvait à la maison en compagnie de sa petite sœur prénommée « Magnifique » et de deux de ses camarades de classe, cahiers à la main, révisant leurs cours. En entendant les coups de feu, une maman qui habitait la même parcelle avait averti Albert en ces termes : « Ils (les policiers) sont à la recherche de tous les jeunes, je t’en prie, quitte ici et cherche où te cacher ». Albert a répondu qu’il ne pouvait pas laisser Magnifique (sa petite sœur) seule à la maison. Dans son innocence, il ne s’accusait de rien, vu qu’il n’avait pas participé aux manifestations et croyait que les policiers ne lui feraient aucun mal. Lorsque les policiers sont arrivés, ils ont intimé l’ordre d’ouvrir, faute de quoi ils allaient défoncer la porte.  KUBWIMANA Albert a dit à sa petite sœur et à ses visiteurs (camarades de classe) d’aller dans la chambre et s’est présenté aux policiers, son cahier toujours à la main. Un des policiers l’a emmené en dehors de la parcelle dans la rue. Quand les autres policiers restés dans la rue ont vu Albert, l’un d’eux a dit « celui-là n’était pas des deux que nous étions en train de poursuivre. Cherchez plutôt celui qui portait un T-shirt blanc à longues manches !» Un autre policier a rétorqué : « Pfa kuzana n’uwo nico kimwe. Abo nibo bariko badutera ama grenades » (Amenez-le aussi, ils sont tous les mêmes. Ce sont eux qui nous lancent des grenades).
  1. Les informations recueillies par le FOCODE auprès des témoins de ces enlèvements disent qu’Albert KUBWIMANA et ses compagnons d’infortune ont été embarqués dans des pick-up de la police nationale. Ils étaient quatre (4) à ce moment précis dont un rabatteur du parking des véhicules faisant le transport Bujumbura-Bubanza (ce dernier portait l’uniforme des rabatteurs) et un boutiquier de la même avenue. Les deux avaient été blessés au niveau de la tête à cause des coups de cross leurs assenés par ces policiers de l’API. La dernière fois qu’Albert KUBWIMANA a été vu c’était à la frontière des zones Cibitoke et Kamenge au niveau de la 12ème Dans un langage codé, Jonas NDABIRINDE a passé un appel téléphonique en ces termes : « Ngomba ndabasigire umuzigo, nsange mwiteguye ngaho kw’ihêmà kuko jewe nca nduga i Ngozi. Mubona harimwo igitoro co gushika i Ngozi ? » Ce qui se traduit : « Je vais vous laisser un bagage, apprêtez-vous là au niveau de la tente car moi je monte immédiatement à Ngozi. Y a-t-il assez de carburant pour le trajet vers Ngozi ? ». Les captifs auraient transité par le Centre Jeune Kamenge avant d’être acheminé au Bar « IWABO W’ABANTU » appartenant à feu Lieutenant Général Adolphe NSHIMIRIMANA, où ils auraient été exécutés pendant la nuit du même jour. Les voisins du bar affirment avoir entendu des cris de détresse à l’intérieur dudit bar pendant la nuit du 26 au 27 octobre 2015 ; probablement que les policiers procédaient à l’exécution des personnes arrêtées dont Albert KUBWIMANA.

IV. Démarches entreprises pour retrouver Albert KUBWIMANA.

  1. La maman d’Albert n’a appris l’enlèvement de son fils que le soir en rentrant de son travail de chargé de propreté à l’église méthodiste libre de Ngagara et elle a été littéralement foudroyée par cette mauvaise nouvelle. N’ayant pas d’informations claires sur les circonstances de l’enlèvement, l’identité des policiers-kidnappeurs et la destination probable des personnes enlevées ce jour-là, madame Eugénie BACAMURWANKO ne savait pas par où débuter les recherches. Dès le lendemain, elle a pris avec elle les photos de son fils enlevé et s’est rendu partout où elle croyait trouver la moindre bribe d’information capable de lui renseigner sur les traces de son enfant. D’abord aux cachots des zones Kamenge et Kinama ; ici les policiers en poste lui ont ouvert les portes mais son fils Albert n’y était pas. Elle s’est ensuite rendue à la Commission Nationale Indépendante des Droits de l’Homme afin que cette dernière puisse mener une enquête. Elle a été accueillie et y a déposé la photo de son fils. Une promesse d’enquête lui a été faite mais jusqu’à ce jour, elle n’a reçu aucune suite. Les recherches ont été infructueuses aussi à la prison de la Police Judiciaire de Jabe, à la prison centrale de Mpimba ainsi que dans les bureaux officiels du SNR à Rohero et Ngagara.
  1. Au quartier général de la Brigade Anti-Emeutes (BAE) communément appelé « Kwa NDADAYE », madame Eugénie s’est adressé aux policiers en ces termes : « J’ai entendu que mon enfant a été embarqué dans un pick-up de la police, je voudrais demander s’il ne serait pas détenu ici ». La réponse qu’elle a reçu est à la fois méprisante, sèche, poignante et révélatrice : « Bakubwiye ko ng’aha ariho bapfungira abantu ? Genda muhira urindire, yagiye mu Rwanda azogaruka. » Ce qui se traduit : « est-ce qu’on t’a dit que c’est ici qu’on emprisonne des gens ? Va attendre à la maison, il est allé au Rwanda, il reviendra. »
  2. Les recherches de la mère d’Albert ne se sont pas seulement limitées au niveau des lieux de détention. Partout où elle entendait un cadavre non identifié, elle s’y rendait à pied pour vérifier si ça ne serait pas celui de son fils. Ainsi elle a dû retourner des corps sans vie dans la rivière Nyabagere, dans les plantations de palmiers à huile de Kivoga en commune Mutimbuzi, à la morgue de l’hopital Prince Régent Charles, etc. Ceci lui a laissé un choc psychologique dont elle portera probablement des séquelles toute sa vie.
  1. Au Lycée municipal de Cibitoke, l’école de KUBWIMANA Albert, lorsqu’ils ont appris la nouvelle de l’enlèvement de leur condisciple, les élèves ont, dans l’unanimité, entamé un mouvement de grève avec comme réclamation la libération immédiate et inconditionnelle de leur camarade de classe ainsi que le déplacement de la position de policiers de cette école. Dans un premier temps, les autorités de l’école se disaient solidaires avec la famille du disparu. Mais après une réunion de sécurité convoquée et présidée par l’administrateur de la commune Ntahangwa d’alors le sénateur Rémy BARAMPAMA où il a proféré de sévères menaces à l’endroit de la direction de l’école, cette dernière a changé de discours et a menacé à son tour de sanctionner les élèves s’ils ne reprenaient pas le chemin des salles de classes sans délai. Interrogé par les media sur la question, le préfet des études ne trouvait pas fondée la réaction des élèves étant donné qu’Albert KUBWIMANA n’avait pas été enlevé dans les enceintes de l’école. Il a ajouté que si la police trouve des éléments infractionnels inculpant Albert, rien n’empêche qu’il soit puni. Ici la famille se demande toujours si la sanction à laquelle faisait allusion le préfet des études au lycée communal Cibitoke était la disparition forcée. Quant au porte-parole de la police, il a tout simplement demandé à la famille de se confier aux instances de la police nationale. Menacés de toute part, les élèves ont repris les cours après deux semaines de grève sans décrocher la moindre de leurs revendications.
  1. Parallèlement à ces efforts de recherche, la famille d’Albert KUBWIMANA a contacté par téléphone le policier Jonas NDABIRINDE. Ce dernier n’a jamais nié avoir arrêté l’élève Albert KUBWIMANA et, deux semaines durant, il rassurait la famille que leur enfant allait être libéré, qu’au regard des conditions de son arrestation, aucune charge n’allait être retenue contre lui. Ces promesses sont restées vaines.

V. Tentative de rançonnage de la famille de KUBWIMANA Albert.

  1. Au mois de février 2016, c’est-à-dire quatre mois après la disparition de l’élève Albert KUBWIMANA Albert, sa mère Eugénie BACAMURWANKO a été approchée par un jeune homme qui prétendait pouvoir l’aider à retrouver Albert. En effet, le jeune homme dont le nom a été gardé pour des raisons de sécurité disait être en contact avec une informatrice du SNR en connexion avec des agents de ce service capables de retrouver l’enfant disparu. Cet ainsi qu’Eugénie fut conduit par le jeune homme chez une femme habitant le quartier KANGA de la zone urbaine de Kinama en mairie de Bujumbura. Cette femme a indiqué à Madame Eugénie BACAMURWANKO qu’elle était en lien avec des agents du renseignement burundais capables d’aider dans les recherches mais que pour les approcher et s’entretenir avec eux elle avait besoin de 150.000 francs burundais (à peu près 90 dollars américains) pour leur acheter à boire : « Erega ntibanywa ivyarivyo vyose, bafata akantu kumutse. » (Ils (les agents du SNR) ne prennent pas n’importe quel genre de boisson, ils prennent de la bière bien brassée). Sentant l’odeur du rançonnage, la maman d’Albert a exigé des preuves tangibles que son fils serait toujours en vie. Malgré une misère inouïe que vit la famille et la dépression dans laquelle la disparition de son fils les a plongés, Madame BACAMURWANKO a promis de chercher l’argent auprès des amis mais à condition qu’on lui amène des photos actualisées de son fils là où il serait détenu. Ces « collaborateurs » du renseignement burundais ont répliqué par une simple demande de confiance en leur bonne foi. La maman d’Albert a immédiatement réalisé que ces gens cherchaient à lui extorquer de l’argent et elle les a abandonnés.

VI. Situation difficile de la famille d’ Albert KUBWIMANA

  1. Depuis l’enlèvement du jeune Albert KUBWIMANA, les membres de sa famille vivent dans des conditions très difficiles craignant d’être enlevés un à un par les bourreaux de leur enfant. Tous ont fui le quartier de Cibitoke vers des endroits où ils se croient plus ou moins à l’abri. La maman d’Albert KUBWIMANA et une de ses filles ont trouvé refuge chez un bienfaiteur.

 VII. Brigadier Jonas NDABIRINDE, un bourreau au service de Pierre NKURUNZIZA

  1. Ce récit de la disparition forcée de l’élève Albert KUBWIMANA insiste sur la responsabilité personnelle d’un sous-officier de la police nationale, BPP1 Jonas Ndabirinde (Matricule BPN 1503), affecté à l’unité police de la garde présidentielle, l’API. Le nom de Jonas NDABIRINDE avait déjà été cité dans des rapports du FOCODE, notamment dans l’enlèvement et l’exécution de Madame Charlotte UMURWANEZA les 16-17 octobre 2015[1]. Des témoins ont informé le FOCODE que le Brigadier Jonas NDABIRINDE les avait détenus dans des cachots secrets et avaient participé à leur torture au service national de renseignement. Des sources à l’API ont cité le nom du Brigadier Jonas NDABIRINDE dans l’assassinat du président du parti UPD Zedi FERUZI le 22 mai 2015 et des membres de la famille du journaliste Christophe NKEZABAHIZI le 13 octobre 2015. Selon des informations recueillies, Jonas NDABIRINDE a des entrées et des pouvoirs dans tous les cachots secrets du service national de renseignement. Une ancienne victime de la détention secrète a témoigné : « vous parlez souvent de Joseph-Mathias NIYONZIMA alias Kazungu, mais vous ne connaissez pas le criminel le plus puissant du Burundi, Jonas NDABIRINDE de la garde présidentielle ! »
  1. BPP1 Jonas NDABIRINDE n’est pas un policier normal. Brigadier, autrement dit sous-officier dans la police, Jonas NDABIRINDE est plus puissant que des officiers. Selon des sources à l’API, il disposerait d’une garde rapprochée d’au moins six policiers et d’une camionnette de fonction offerte par Pierre NKURUNZIZA en personne. Son équipe disposerait également de motos et d’une voiture Toyota TI. Selon une enquête en cours et qui sera publiée très prochainement, Jonas NDABIRINDE fait plutôt partie d’un service de renseignement privé de Pierre NKURUNZIZA. Il est l’un des rares qui peuvent accéder au Président à tout moment. Reste à savoir si tous ses crimes sont autorisés en haut-lieu.

VIII. Prise de position et recommandations.

  1. Le FOCODE condamne l’arrestation arbitraire et la disparition forcée de l’élève Albert KUBWIMANA le 26 octobre 2015 par des éléments bien identifiés de l’unité de police chargé de la protection des institutions burundaises ainsi que l’inaction des instances chargées de mener des enquêtes malgré qu’elles aient toutes été saisies par la famille ;
  1. Le FOCODE réitère sa condamnation de l’existence de lieux de détention secrets et demande une enquête internationale sur ce phénomène ;
  2. Le FOCODE condamne aussi la pression ainsi que les intimidations de l’administrateur communal d’alors, M. Rémy BARAMPAMA à l’endroit de la direction du lycée municipal de Cibitoke et sur les élèves qui observaient un mouvement de grève pour réclamer la libération de leur condisciple arbitrairement arrêté. Cela dénote une complicité notoire de l’administration dans les crimes commis par les escadrons de la mort qui agissent impunément au sein des corps de défense et de sécurité ;
  1. Le FOCODE demande l’arrestation et la traduction en justice du Brigadier Jonas NDABIRINDE, un sous-officier très lié à Pierre NKURUNZIZA, pour son rôle de premier responsable de la disparition forcée de M. Albert KUBWIMANA et pour tous les nombreux crimes dans lesquels son nom a été cité ;
  2. Le FOCODE demande au Groupe de Travail des Nations-Unies sur les disparitions forcées et involontaires de mettre en priorité la situation au Burundi dans sa 112ème session et de plaider pour la prise des mesures de protection du peuple burundais contre les disparitions forcées ;
  1. Le FOCODE réitère sa demande à la Cour Pénale Internationale de l’ouverture sans délais de l’enquête sur tous les crimes sous sans compétence en cours au Burundi et de l’engagement des poursuites contre leurs auteurs ;
  2. Le FOCODE demande au prochain sommet des chefs d’Etat de l’East African Community de sortir de la léthargie et des tergiversations pour prendre des mesures vigoureuses et sérieuses en vue de la protection du peuple burundais et de la solution à la crise qui a trop duré depuis le 25 avril 2015.

                                                                                                                          Pour le FOCODE,

                                                                                                                      Pacifique NININAHAZWE

                                                                                                                                 Président.-

[1] http://ndondeza.org/declaration-du-focode-loccasion-de-la-journee-internationale-de-la-femme/